(1965. FR. : Un Pistolet Pour Ringo. ITA : Una Pistola Per Ringo.
Vu en V.F. (pas de VO...) Éditions DVD Seven 7.)
Une bande de bandits mexicains atteignent une petite ville américaine pour y commettre un braquage de banque. Après avoir accompli leur forfait, ils sont prêts à repartir au Mexique mais leur chef, Sancho (joué par Fernando ...Sancho!) est blessé lors d'une fusillade. Poursuivis par le sheriff (George Martin) et des villageois, ils trouvent refuge dans l'hacienda du major Clyde (Antonio Casas) et de sa fille Ruby (Lorella De Luca), future épouse du sheriff, située à quelques encablures de la frontière. Les bandits promettent de tuer les nombreux otages si on ne les laisse pas partir... Mais la solution viendra finalement d'un certain Ringo (Giulianno Gemma), pistolero jeté en prison après de nouveaux meurtres toujours commis en légitime défense. Après avoir conclu un marché, qui lui assurerait 30% du butin, il est envoyé en kamikaze pour infiltrer la bande de Sancho...
Lorsque Duccio Tessari réalise ce premier Ringo en 1965, le western italien en est alors à ses balbutiements. Pour une poignée de dollars est sorti quelques mois auparavant et le genre va connaître un véritable âge d'or, avant de s’essouffler vers le fin des années 1960 puis agoniser complètement durant les années 1970. A l'instar du film de Leone, Un Pistolet Pour Ringo remporta un franc succès et permit de découvrir une nouvelle vedette, italienne de surcroît, le grand Giuliano Gemma. Une suite fut d'ailleurs tournée la même année, et comme le personnage de Django, Ringo fut ensuite utilisé à tort et à travers pour vendre du spagh' !
Tessari, qui avait réalisé une poignée de films auparavant comme le péplum Les Titans, avec Gemma déjà, réussit ici un coup de maître. A la fois spectacle familial (l'action se déroule à Noël, fait unique à ma connaissance concernant le western italien) parsemé de moments comiques (la face d'ange de Gemma et ses manigances, le personnage grotesque joué par Manuel Muniz…) et western assez cruel (la scène du braquage, très réussie, avec des assassinats en pagaille; les exécutions d'otages où Sancho et sa bande s'amusent à trouver différents scénarios. Ainsi la trouvaille de Sancho en train de se raser en assassinant un « peon », aidé par son miroir...sera reprise de manière quasi identique dans Companeros, avec cette-fois José Bodalo.), le film essaie de jouer sur de nombreux tableaux, même amoureux (pas la meilleure idée de Tessari) avec les personnage de Ruby et Dolores. Il est à noter que ces deux femmes, Lorella De Luca et Nieves Navarro (la veuve dans Colorado) étaient respectivement mariées avec le réalisateur et le producteur, Luciano Ercoli. Un film familial, vous dis-je !
Côté casting, Gemma crève l'écran ! Avec son physique de jeune premier et sa grâce de cascadeur, il entre dans la légende du western italien, et aura bien du mal à se départir de cette image de cow-boy beau-gosse...qui personnellement m'a sans doute empêché de découvrir plutôt ce grand acteur. Fernando Sancho habite également le film de sa présence et de sa gouaille. On appréciera également le duo ambigu formé par le très juste Antonio Casas (Le Bon, La Brute Et Le Truand, Le Dernier Face à face) et Nieves Navarro, le notable s'éprenant de la bandida... Les seconds couteaux sont également réussis, mention spéciale à José Manuel Martin, en salaud de première s'intéressant plus aux charmes féminins qu'au butin! Les autres trognes de la bande à Sancho (Nazzareno Zamperla, José Halufi, Juan Cazalilla...) remplissent parfaitement leur fonction.
Enfin, Il Maestro Morricone est de la partie ! Il ne s'agit clairement pas de sa meilleure partition, même si on appréciera la voix de Maurizio Graf, donnant un aspect western US.
Comme dirait notre Ringo, voir ce film, « c'est une question de principe » pour tout amateur de western all'italianna. Loin d'être parfait, ce Pistolet Pour Ringo demeure un sympathique divertissement classique et populaire, loin des crépusculaires et violentes pellicules de Leone ou Corbucci.
La chanson du film de Maurizio Graf (Maurizio Attanasio) : https://www.youtube.com/watch?v=y1DEFyIQpAs## Titre ##
La critique de la suite, Le retour de Ringo : https://www.senscritique.com/film/Le_Retour_de_Ringo/critique/235265577