Akeem (Eddie Murphy), un prince de Zamunda (une nation africaine), doit se marier à une femme qu'il n'a jamais vue comme le veut la coutume royale. Le prince décide de rompre cette tradition en partant à New York où il se fait passer pour un pauvre afin de trouver une femme qui l'aime pour lui et non pour sa fortune...
En 1988, Eddie Murphy était une des plus grandes stars mondiales et donc libre de ses choix. Le scénario est basé sur une histoire imaginée par le comédien lui même, ce film étant plus personnel qu'il ne parait. Il a fait appel à John Landis, le réalisateur de "Un fauteuil pour deux" dont il était un des protagonistes et qui avait conforté son statut de star suite au succès de "48 heures" de Walter Hill.
Après plusieurs comédies d'action (outre "48 heures", il avait tourné "Le flic de Beverly Hills 1 et 2" ou encore "Golden Child"), Eddie Murphy se lance dans la comédie romantique mais avec un fonds social. Le début absolument hilarant, caricature et montre l'absurdité des traditions royales, de la richesse et du pouvoir qui va avec. Le prince Akeem ne peut rien faire tout seul, même pas l'impensable....! Et rendu à New York, on voit la différence entre pauvre et riche comme s'ils ne pouvaient pas cohabiter ensemble ou se fréquenter. Cela se voit surtout à travers le personnage du père de celle qui fait battre le coeur du prince qui veut marier sa fille avec un riche et qui se désintéresse d' Akeem ne sachant pas la vérité. C'est d'ailleurs aussi un film sur le mensonge. Et puis sur le choc des cultures....
"Un prince à New York" est un vrai festival Eddie Murphy: il joue pas moins de 4 personnages dont un blanc pour rappeler que les comédiens juifs avaient recours au "black face " au début des années 1900. Et c'est là qu'on voit que Murphy était un humoriste politiquement incorrect avec de devenir comédien... Il est absolument génial.
Mais il se montre généreux en confiant 4 rôles également à Arsenio Hall qui fait un sans faute en homme à tout faire et ami du prince.
Dans les seconds rôles on notera James Earl Jones excellent en roi et père d'Akeem.
Dans les petits rôles on notera dans le rôle d'un braqueur un débutant nommé Samuel L. Jackson dans une des scènes les plus mémorables du film.
Et puis c'est, un peu, une mise en abime de Murphy. A cette époque il était même plus qu'un prince mais le roi d' Hollywood qui pouvait faire tout ce qu'il voulait et les gens obéissaient à l'image de celle qui doit se marier avec lui dans une scène du début très drôle où l'actrice ose tout....
Le film aurait pu être génial mais malheureusement la mise en scène de Landis manque étonnamment de rythme. Il est difficile d'imaginer que c'est le même homme qui a réalisé "Les Blues Brothers"...
Malgré ce petit bémol, "Un prince à New York" est plaisant surtout si on aime Eddie Murphy ! Et puis on saluera les excellents maquillages de Rick Baker, déjà responsables des effets spéciaux du "Loup-Garou de Londres" et du clip "Thriller", tous 2 réalisés par Landis. Et puis il y a musique signée du grand Nile Rodgers....
Le film sera un énorme succès mondial (près de 2 millions d'entrées en France !) et renforcera la position de star de Eddie Murphy.