Tu ne riras point.

Revenons une fois de plus (la dernière j’espère) sur le phénomène Eddie Murphy, météore comique au rire de hyène qui fit les beaux jours des années quatre-vingt et s’écrasa en flammes avant même l’achèvement de la décennie pour le plus grand soulagement des âmes sensibles.

Ici, son dernier film, ou peu s’en faut, 1988, après huit années et six films qui forment son corpus classique (si j’ose dire), Eddie Murphy cumule les postes et une demi-douzaine de rôles, produit et écrit même l’histoire ce qui peut donner un bon indice du déclin qui va suivre…

En effet, si certains acteurs ont forgés eux-mêmes leur destin en s’écrivant des rôles marquants ou en participant au montage et à la production d’œuvres (en vrac, on pense beaucoup à Stallone, Van Damme, Matt Damon et Ben Affleck aussi, pour une époque plus proche…) nous avons affaire ici au phénomène inverse, Eddie se suicidant lui-même par une trop grande implication dans ses films.

Lorsqu’il était un élément perturbateur original de buddy-movie dans 48h ou un poisson hors de l’eau dans Un fauteuil pour deux, il apportait aux films une fraîcheur certaine, mais sans pour autant détruire l’ensemble par sa seule présence cataclysmique. En se choisissant des rôles et en les produisant (quitte à transformer pour l’occasion le Landis qui l’avait tant aidé en tâcheron de huitième zone), Eddie nous rappelle qu’il a tout de même l’intellect d’une palourde et le sens esthétique d’une mirabelle blette.
Le rêve d’Eddie en fait, ce serait de jouer tous les rôles d’une famille d’obèses pétomanes sans comprendre la première moitié du quart de dixième du génie de Joseph Pujol. Comme les années quatre-vingt ne sont pas encore assez dégénérées pour lui offrir l’écrin rêvé, il se rattrape dans une sorte de conte de fée gentillet, une comédie romantique aux gags pesants et à la trame convenue, mais avec une bonne humeur et une douceur qui permet de faire passer la pilule un soir de bonne humeur…

Il y a en plus le caméo délicieux de Don Ameche et Ralph Bellamy qui mérite presque ma trop grande générosité, sans compter que je suis un fan inconditionnel de la blague du vieil Eddie Murphy juif au générique…

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le 11 janv. 2014

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Torpenn

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