On m’en aura beaucoup parlé de ce Prophète. Souvent décrié comme un chef d’œuvre, on m’avait également mis en garde à cause de sa violence et de sa noirceur. Bref, on me le vendait un peu comme le chef d’œuvre ultime du cinéma français. Et je vais vous dire, c’est probablement l’un (voir le) meilleur film français que j’ai vu de ma vie.
J’aime les films noirs. J’aime quand il nous montre la réalité des choses avec un réalisme violent, sidérants, cru, mais vrai. Et Un Prophète, c’est ça.
Quand on regarde Un Prophète, on ne voit pas le temps passer. Disons, que tout s’arrête autour de nous, parce que ce film est captivant.
Le film nous montre une violence carcérale presque impossible tellement cela dépasse l’entendement. Mais tout sonne réaliste et on y croit dur comme fer. Le film suit l’ascension d’un jeune homme enfermé pour un petit délit et qui se retrouve investit dans des affaires qui le mèneront au sommet (tout en restant dans sa prison). Bref, Audiard nous montre la prison qui au lieu de réduire la criminalité, la développe. Rarement on voit de policiers dans ce film, on a presque l’impression que les condamnés ont envahis la prison tellement ils semblent libres de tout mouvement.
Et quand je dis libre, je dis libre d’aller tabasser, torturer, tuer comme bon lui semble (ce premier meurtre est tout bonnement terrifiant). Bref, le film donne une mise en scène sombre et fait mal à son spectateur.
Quant aux acteurs, chacun brille à sa façon aucun n’est mauvais. En fait, ils sont tous parfaits. Celui qui m’a le plus scotché, c’était quand Niels Arestup, le plus souvent terrifiant (surtout au début), mais qui de temps en temps, se révèle sympathique. Tahar Rahim est quant à lui parfait sachant passer sans problème de persécuté à persécuteur avec une aisance assez folle et d’une justesse…
Enfin bref, je pense que rarement le cinéma français nous aura donné une œuvre d’une telle maîtrise tellement tout semble parfait. Bref, un chef d’œuvre.