Le film doit énormément à ses deux acteurs principaux, Niels Arestrup dans ces meilleurs jours campant un parrain corse plus vrai que nature, et le jeune Tahar Rahim parfait dans son rôle (pourtant difficile et complexe).à ce point que du coup les acteurs secondaires font un peu pâle figures. Le récit nous offre ici une superbe variation sur le thème classique de l'élève qui va supplanter le maître, parce qu'ici au départ l'élève, il n'avait rien demandé. La progression dramatique est parfaitement maîtrisée avec son lot d'embuches, de coups bas, de fausses amitiés et de trahisons, tout cela avec une peinture sans concession du milieu carcéral et ses scories (gardiens ripoux, règlements de comptes, loi du plus fort, communautarisme, batailles de clans… le mythe de la prison comme lieu de réinsertion est mis à mal, noyé dans toute cette boue. Superbement réalisé et photographié, on regrettera juste quelques confusions et un plan de fin ambigu (pas grave). Ça dure 2 heures 30, on ne les voit pas passer.