Hyperacousie

Pour la seconde saison de "Masters of Horror", Mick Garris a du renouveler sa palette d'artistes, conservant quelques grands noms comme Big John, Tobe Hooper et Argento mais ajoutant également de nouvelles têtes plus fraîches au catalogue, et pas vraiment des "maitres" de l'horreur. Parmi elles, Brad Anderson, réalisateur du remarqué Session 9 mais surtout de The Machinist, qui vient combler les trous.

Tiré d'une nouvelle, qui doit être bien plus réussie car plus immersive, Un Son qui déchire suit le calvaire d'un pauvre homme souffrant peu à peu d'hypersensibilité auditive (on appelle ça l'hyperacousie) : le pauvre bougre entend malheureusement le moindre bruit de manière exacerbée depuis la mort de son jeune fils. Et plus ses soucis quotidiens (boulot chiant, femme chiante, psy chiant) continuent, plus son mal-être accroît. Une bonne idée en soi, hélas platement présentée par un metteur en scène incapable de maîtriser son sujet et d'y insuffler le malaise espéré.

Même la présence de l'excellent Chris Bauer ("The Wire") dans le rôle du névrosé principal, l'épisode peine à nous émoustiller, la faute à un scénario n'allant pas bien loin, dépourvu d'originalité et d'imprévisibilité, mais également de mise en scène adéquate, Anderson se contentant de filmer pendant près d'une heure des gros plans enregistrés avec une perche de docu animalier et les potards à fond. Pas de moment de folie, pas de séquence angoissante, pas d'excès, rien. L'ennui quoi. Pendant une heure. Dispensable.