Le jouet

Il est dommage que le processus de déconstruction de l’acteur par lui-même, puisque Nicolas Cage se voit constamment raccordé aux rôles qu’il a tenus dans les blockbusters à succès, ne bénéficie ni d’un scénario intelligent qui dise quelque chose de l’industrie hollywoodienne et de son impact sur un public de fans incapables du moindre jugement critique, ni d’une mise en scène digne des films cités, comme s’il suffisait de multiplier les références, depuis Das Cabinet des Dr. Caligari (Robert Wiene, 1920) jusqu’à Paddington 2 (Paul King, 2017), pour faire du cinéma. Dit autrement, The Unbearable Weight of Massive Talent est aussi bête que les personnages qu’il montre au point de se complaire dans la médiocrité des scenarii qui désormais occupent l’acteur américain.

Une poignée de scènes absurdes font sourire, comme ce discours pompeux que tient Javi à Cage sur le comédien astral qui illumine un quotidien morose alors même qu’il se trouve devant un décor estival baigné de soleil… Notons que le dispositif n'est pas sans rappeler Le Jouet (Francis Veber, 1976), avec cette location d'un homme-bouffon contre de l'argent, la virulence en moins. Le comique et ses différents registres demeurent eux aussi au ras des pâquerettes, uniquement axé sur le décalage des situations et ce second degré insupportable qui parasite le divertissement contemporain. Si Nicolas Cage amuse par son autodérision, le film lasse et dévoile très vite ses limites.