Sans être génial Un témoin dans la ville est tout de même un bon représentant du polar noir à la française, un savoir-faire qui a disparu dans l'actuel cinéma de l'Hexagone.
Réalisé par un jeune Edouard Molinaro, qui plus tard se fera connaître surtout pour ses comédies (dont 2 tournés avec Louis de Funès), et il fait preuve d'un certain talent dommage que par la suite ses films seront inégaux.
Le début est très prenant, il y a environ 20 minutes de passages assez intenses, Lino Ventura veut venger le meurtre de sa femme (elle a été tuée par son amant, il bénéficie d'un non-lieu suite à un procès) et il déguise sa mort en suicide mais il est aperçu par un chauffeur de taxi. Ce début est très bon, sombre et noir, puis le mari trompé traque le chauffeur de taxi qu'il a laissé filer, s'en suit une scène assez tendue lorsqu'il songe à pousser le témoin sous les rames du métro, ce passage du film est vraiment bien saisi.
Ventura est à l'aise dans un rôle de taiseux, sa présence physique en impose par contre face à lui l'acteur italien Franco Fabrizi est plus transparent. Dans un second rôle Robert Dalban incarne un chauffeur de taxi avec un style gouailleur typique du cinéma français d'époque.
A signaler que dans cette coproduction franco-italienne dans laquelle plusieurs italiens jouent des français par contre le client italien d'un taxi est joué par Daniel Ceccaldi, acteur français.
Dans l'ensemble c'est un polar français solide et vraiment prenant, c'est juste dommage que durant le dernier tiers l'intrigue n'est pas aussi captivante qu'au démarrage.