Le départ semblait intéressant, vivant et dynamique. On nous raconte l'histoire de 2 indiens que tout oppose: un braqueur de bijouterie sans le sou mais au grand cœur face à une danseuse qu'il va renverser en voiture. Cette mini-histoire incluse dans la grande histoire du film (donc finalement "factice" on ne s'en préoccupe plus dans la suite du film) était finalement plus vraie et intéressante que celle qui lui succède (la "vraie" histoire).
Avec ce film j'ai eu l'impression d'oublier tout ce que je savais sur la spiritualité pour redécouvrir une version stéréotypée d'une femme hallucinée, qui flotte sur un nuage et trouve tout merveilleux. Ce film ne mène nul part, se veux sans doute philosophique et sujet à débats mais Claude Lelouch passe en réalité à côté de ce qui aurait pu sauver le film: donner du sens et creuser un peu toute cette histoire de spiritualité, de quête et de pèlerinage.
À la fin on n'est pas plus avancé qu'au début, on a juste beaucoup gagné en désillusion. J'ai détesté ce côté très occidental, où finalement on est en Inde mais on ne pense qu'à nous-même, on ne part pas vraiment à la découverte de ce peuple merveilleux et de leurs coutumes, on reste entre nous sans prendre le moindre risque (moment le plus risqué: on se baigne dans de l'eau froide, oulalala). J'exagère un peu mais j'en suis ressortie tellement déçue et aujourd'hui presque fâchée contre ce film. On passe tellement à côté des pouvoirs de la méditation, d'une vraie spiritualité et non de celle factice affichée par Elsa Zylberstein, qui joue certe très bien la parfaite occidentale crédule/illuminée.
On retrouve tout ce côté du riche occidental qui arrive en Inde et vit en communauté, presque sectaire. Soudain éclair de génie; faire un long pèlerinage pour obtenir quelque chose (guérison pour l'un, procréation pour l'autre). Avec ce film Claude Lelouch nous montre qu'il n'est plus dans la réalité, mais reste coincé dans un monde fermé d'un bourgeois/bobos qui visite un pays mais finalement sans s'y impliquer, s'y intégrer ou s'y investir réellement. Y trouver juste de l'intérêt quand il en ressent le besoin, quand on peut utiliser qqchose ou bien prendre une richesse. Logique de colonialiste que tout cela.. Bien sûr transmis de manière soft mais dans le fond c'est le message que Lelouch nous fait passer. Et je trouve cela triste.
Je ne parlerais même pas du scénario et du "dénouement" final, les personnages n'ayant pas assez de profondeur à mon sens pour que cela puisse être jugé véritablement digne d'intérêt. Malgré tout le jeu des acteurs est sympathique. Mais sans plus. Vraiment.
Je ne conseillerais vraiment pas d'aller le voir. Je suis surprise moi-même par ma propre critique, que j'atténue en général de beaucoup mais là vraiment faites moi confiance, ça ne vaut pas vraiment le coup. Même d'un point de vue artistique, esthétique rien de bien passionnant (quelque beaux panoramas).