J'ai passé un trés bon moment avec ce film où la cinéphilie d'un personnage principal est un prétexte à l'aventure via le road-movie. Alors oui, ce petit escroc flamboyant ( Dean Martin) et ce mec un peu gauche (Jerry Lewis) qui adore le cinéma et Anita Ekberg se retrouvent sur la route ensemble dans la même voiture qu'ils ont gagné à une tombola (l'un honnêtement, l'autre pas. Je ne vous fais pas de dessin). Leurs différences font le sel de leur rencontre mais ces deux-là vont sympathiser comme dans tout buddy-movie qui se respecte.
Quand Malcolm veut rencontrer Anita Ekberg, Wyley fuit alors ses comparses magouilleurs. La candeur de Lewis fait donc mouche face à ce coquin de Martin qui roule des mécaniques et le mène en bateau. Finalement, comme chacun d'entre eux joue sa partition à merveille, vous ne sentez pas une performance d'acteurs en concurrence. C'est une des grandes réussites de ce film où la comédie musicale s'invite entre deux scènes bavardes ou quelques péripéties. En montrant Smith et Wyley chanter ensemble, le réalisateur suggère que ses personnages se rejoignent, se comprennent parfois tout en gardant leurs individualités.
Ce qui est vraiment appréciable, c'est que le scénario, vue la somme des qualités énumérées plus haut, n'a vraiment plus d'importance. On se moque si Malcolm va rencontrer Anita Ekberg ou si Wyley va se faire ratrapper par ses complices de magouille. Un vrai cinglé de cinéma appartient aux années cinquante et au style de films qu'on y faisait. Vous passerez un bon moment si vous vous laissez prendre au jeu, sans attendre vraiment un rendu de ce film. Mention spéciale à Anita Ekberg qui joue son propre rôle et écorne au passage son statut de "madone blonde de la fontaine de Trevi" (la dolce vità). Et continuons à regarder ces films où une fausse naiveté généreuse existait face aux films à la mécanique implacable. A vous de voir.