Old times, good times
On retrouve tout de suite la patte de Toshiaki Toyoda dans ce documentaire où l'on suit une bande de losers s'essayant à la boxe qui y croient un max malgré les défaites encaissées. Ce qui peut...
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le 23 avr. 2017
On retrouve tout de suite la patte de Toshiaki Toyoda dans ce documentaire où l'on suit une bande de losers s'essayant à la boxe qui y croient un max malgré les défaites encaissées. Ce qui peut surprendre lorsqu'on n'est pas habitué à ce genre de proposition proche de la réalité, c'est justement l'absence de success story qui en résulte. Certes, il n'y a pas que des bas, il y a aussi des hauts, mais le sentiment d'amertume prédomine quand même, en dépit des petites vagues de bonheur partagées qui vont droit au coeur. On y retrouve également de petites aventures bien tordues dans le genre (comme le running gag avec les selfies de fesses ou de parties génitales...), conduites par ce personnage à la fois hors-norme mais en même temps si commun à la nature humaine dans la description de ses contradictions, qui nous conduisent ainsi à quelques bouffées d'hilarité complices et bien légitimes.
Le fond est donc là, intéressant et captivant. Mais Toyoda ne s'arrête là en offrant un véritable travail de réalisateur derrière cet effort de reconstitution de tranches de vies tournant autour de l'échec de cette figure quasi anonyme de la boxe pourtant brûlante d'exister (comme l'attestent ces instants de grâce et de générosité satellisées autour de lui). Il ne se contente donc pas d'enchaîner les vidéos et les images d'archive en les intercalant avec des interviews comme il est coutume de faire, mais il se démarque du lot par des exercices de style, je pense surtout à cette compilation de photos d'où ressortent une impression de mouvement et une émotion perceptible.
Certes, si j'avais un gros défaut à soulever dans cette proposition somme toute modeste mais également terriblement authentique dans ses intentions, c'est l'impression, à mi-parcours, de perdre un peu le fil de l'intrigue, si on peut dire, qui se disperse au travers des nombreuses relations de boxe de Unchain (qui a donc donné son nom au titre du documentaire) que l'on arrête à un moment de suivre avant de le retrouver finalement en bout de bobine comme coach de ses poulains.
Néanmoins, malgré ses défauts et ses limites, Unchain est une oeuvre certes mineure de son auteur, mais transpirante de sincérité et d'amour pour ses personnages grandeur nature assoiffés d'une certaine reconnaissance jusqu'à toucher leurs propres limites dans la douleur et la déception, pour les redécouvrir ensuite dans toute leur humanité de manière rétrospective, comme lorsqu'on raconterait nos anciens faits et méfaits avec une certaine nostalgie habitée. Bref, voilà une petite perle dans le genre que je vous invite à découvrir, et pour le fan du bonhomme, il s'agit probablement du chaînant manquant entre Pornostar et Blue Spring, comme l'atteste cet aperçu d'espoirs certes brisés, mais intensément vécu et partagé.
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le 23 avr. 2017
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