Je ne souhaitais pas voir Uncharted. Dès l’annonce du film, maintes fois repoussé, et du casting principal, à savoir Tom Holland en Nathan Drake junior, j’ai vite senti que le film allait être une bouse monumentale. Malheureusement, la programmation de mon cinéma et le hasard du calendrier a fait que j’ai dû voir ce film qui ne m’intéressait pas par défaut. Pour rappel, la saga uncharted est une saga vidéographique que j’ai découvert en 2009 avec l’achat de ma playstation 3, le deuxième opus reste à ce jour le meilleur jeu de la série avec le quatrième opus.
Et quand on parle du quatrième opus, on va vite se rendre compte que principalement, ils se sont servis du quatrième comme « base » du scénario du film, en y ajoutant vite fait des petits éléments du 3 ( l’avion cargo) et du 2 (Chloé Frazer). Alors qu’est-ce que ça donne ? Je dois dire que le film est moins pire que je ne le pensais, et néanmoins, autant être cash d’entrée, ce n’est pas un bon film. La première partie du film est catastrophique. Comme je le prédisais, le réalisateur Ruban Fleischer qui a réalisé le mauvais Venom et produit le (parait-il) catastrophique Venom 2, n’a pas cherché à voir plus loin. Prenez l’acteur le plus bankable du moment d’une franchise de Sony (Spider-man) et prenez cette formule d’ajouter des blagues lourdes toutes les 5 minutes avec des scènes d’actions mal filmées, et ça vous donne des cartons mondiaux au box-office. Pourquoi se fatiguer à faire une bonne adaptation fidèle mais qui peut ne pas fonctionner, quand on peut faire un blockbuster raté qui va fonctionner sur des recettes usées ?
Tom Holland et Mark Walhberg cabotinent en Nate Drake et Victor Sullivan. Surtout Sully, qui est passé à la moulinette musclor qui fait des blagues pourries toutes les deux secondes. Les 30 premières minutes de ce film sont affligeantes. Tom Holland fait du Tom Holland comme dans spiderman homecoming. Blagues pas drôles, parle tout le temps, en fait des caisses et ça ne marche pas. On a beau te montrer qu’il fait de la musculation à fond chez lui, ça ne marche pas. Ce n’est pas Nate Drake que l’on voit, c’est Tom Holland qui fait un cosplay de Drake. Et arrive alors Sophia Taylor Ali qui incarne Chloé Frazer, et qui je dois le dire, sauve ce film d’une note encore pire que 4. C’est simple, c’est elle qui intreprête le mieux un personnage tiré du jeu vidéo. En plus de ressembler physiquement à l’anti-héroïne, elle agit presque comme le personnage vidéoludique ( malgré quelques blagues, formule mainstream oblige) et fait des coups de traître à Nate, le manipule tout en le séduisant. C’est d’ailleurs dommage qu’elle soit éjectée du dernier tiers du film, je préférais largement quand Nate interagissait avec elle plutôt qu'avec Sully.
La seconde partie du film m’a un peu ( j’ai bien dit un peu) surpris, dans le sens où deux choses sont appréciables. La première, c’est que le grand méchant du film annoncé ( sans charisme et useless, même si ça fait plaisir de revoir Antonio Banderas au cinéma) se fait assassiner et doubler par Nadine Ross en plus méchante-like (Jo Baddock intreprêtée par Tati Gabrielle) ce qui fait de la henchgirl la « vraie » antagoniste du film, contrairement aux jeux vidéos. La seconde, c’est la scène d’action de fin, bien que relativement mal filmée et prévisible, c’est une scène qui aurait pu figurer dans les jeux vidéos, rien que pour ça elle est validée. Je passerai sur la fin du film et les scènes post-génériques qui t’annoncent des suites que je n’irai probablement pas voir.
C’est édulcoré, ça manque de sang, ça manque d’un Nathan Drake qui tire sur tout ce qui bouge comme dans les jeux vidéos, ça manque d’un Nathan Drake qui parcours une île et qui en prend plein la gueule. N’est pas Amy Hennig qui veut, on sent qu’il y a du budget derrière, mais ce n’est pas en mettant un caméo de Nolan North ( la Vo de Drake dans les JV) , en mettant la VF de Nate Drake à Sullivan ou en collant sur la malette de Nathan un sticker Naughty Dog, qu’on fait un bon film et une bonne adaptation.
C’est pas très bon et très vite oubliable, et s’il y avait eu un peu moins de blagues débiles comme dans Venom peut-être que j’aurai mis la moyenne. Reste que je retiens quelques petits twists fidèles aux jeux vidéos, que Chloé Frazer est plutôt bien adaptée et une ou deux scènes intéressantes par-ci par là, rien de bien transcendant, le dessous des cartes est peu reluisant. C’est néanmoins beaucoup moins pire que je ne le pensais.