A la sortie de la projection, sans doute que le fan énamouré des jeux vidéos Uncharted criera à la trahison, à la mystification, au viol de ses aventures préférées entre toutes.
C'est même plus que certain.
Sauf que pour le joueur occasionnel, comme le masqué, Uncharted marquera un retour bienvenu en salles d'une certaine conception du film d'aventures. Pas dur, me direz-vous, en comparaison du reboot de Tomb Raider qui, malgré la présence de la très jolie Alicia Vikander, passait assez largement à côté de son sujet à coups de conflits familiaux frôlant dangereusement l'encéphalogramme plat d'un comateux.
Même s'il faut être clair et concéder qu' Uncharted, au cinéma, ne rivalisera jamais avec Indiana Jones, le film se montre suffisamment enlevé, spectaculaire et vitaminé pour abattre toute réticence et convaincre, pour divertir toutes voiles dehors tout au long de ses presque deux heures de projection.
Pas difficile de le faire, à dire vrai, avec un telle introduction au cœur de l'action, qui reprend l'ensemble des codes vidéoludiques de la plate forme 3D et la vista de sa franchise.
Pareil pour l'intrigue qui a été tricotée, puisque l'on se rend vite compte que les scénaristes ont fait leur marché dans l'ensemble des épisodes, parfois à l'angle de caméra près, pour porter à l'écran Nathan Drake et sa clique.
Sauf qu'il est clair que si Tom Holland finit par emporter le morceau, il ne ressemble à Nathan qu'avec quatre grammes d'alcool dans le sang, vu qu'il n'a même pas l'âge du rôle et ressemble plus à un décalque de son Peter Parker en mode voleur. Ses relations avec Sully ont été « revisitées » aussi, mais le duo fonctionne pourtant du tonnerre, épousant le rythme trépidant du scénario.
Pour le reste, si le film commence comme un marabout d'ficelle à la Benjamin Gates, cet aspect ne faiblit jamais dans son classicisme grâce aux incessants retournements d'alliances et autres trahisons entre amis lancés à la recherche d'un fabuleux trésor de Magellan, avec clés, cartes, indices et pièges mortels.
D'autant plus que Ruben Fleischer, dans le spectacle qu'il propose, réussit à émuler l'adrénaline ressentie devant les jeux lorsqu'il laisse place à l'action débridée dans son gigantisme impressionnant. Même si l'on a l'impression qu'un film comme Pan a beaucoup aidé niveau imagination.
Ainsi, à l'image des jeux, Uncharted, sur grand écran, est animé d'une générosité assez bienvenue et de la même énergie tourbillonnante fidèle à son modèle de pixels, pour offrir un film sans prétention mais très divertissant, qui ne trompe jamais son spectateur occasionnel en quête d'évasion, d'une pointe d'exotisme et d'aventures en forme de morceaux de bravoure.
Behind_the_Mask, play it again.