2h20 longues et échevelées convoquant tout un petit monde de pop stars, d'icônes hollywoodiennes, de clichés californiens sous couvert d'une intrigue parano aux relents quasi-ésotériques ne suffisent, hélas pas, à faire un bon film. Souffrant de la comparaison avec Mulholland drive, le jeu de l'oie (ou de pistes) proposée par David Robert Mitchell (auteur de l'intriguant It follows) a beau concaténer les périodes à travers les personnages féminins notamment (les années 50 glamour, les 60's hippies, les eighties new age, les stars, les starlettes, les escorts, l'époque actuelle...), le manque de liant se fait cruellement ressentir. L.A. vue à la fois comme un palimpeste, un rêve éveillé, un trip, une énigme avait pourtant tout pour me séduire. Je m'attendais à quelque chose d'irradiant comme l'écriture de Pynchon, de marquant comme le Map to the stars de Cronenberg, quelque chose de libre comme le beau Inherent vice de PT Anderson ou l'incroyable The long goodbye d'Altman. Rien de tout ça. Le film ne va pas au-delà de ces intentions fumeuses ; pire, il porte la détestation de la musique pop comme un étendard. Et je ne parle pas de Sam le velléitaire, incarné par Andrew Garfield, un acteur que, décidément, je n'apprécie pas.