Under The Silver Lake (2018) de David Robert Mitchell avec Andrew Garfield et Riley Keough. Musique : Disasterpeace. Dans ce troisième opus, le réalisateur du très remarqué It Follows (2014) confirme son talent et sa singularité dans ce film à énigme. Sam (Andrew Garfield), un jeune homme désoeuvré aux aspirations artistiques non assouvies vient de tomber sous le charme de sa nouvelle voisine Sarah (Riley Keough) lorsque celle-ci disparaît soudainement. Il part à sa recherche et sa quête commence dans la mystérieuse ville de Los Angeles. Ce film au rythme déroutant séduit tant par sa narration imprévisible que par ses multiples références cinématographiques (Hitchcock, Lynch... ) et repose sur un scénario astucieux qui capture le spectateur jusqu'au final. On y retrouve les références culturelles de toute une génération saturée d'informations pop-culturesques. Dans la cité des Anges Perdus, notre héros éloigné du monde réel croise des personnages futiles et artificiels piégés par les codes stéréotypés d'une société en mal de sens. Cette génération est-elle à même de comprendre et de s'intégrer au monde dans lequel elle évolue en se référant sans cesse au prisme culturel cinéma, musique, jeux vidéo, BD , télévision, pub ? Tel est manifestement le propos de ce film-labyrinthe qui interroge sur nos identités malmenées. Andrew Garfield incarne à merveille ce dilemne. Los Angeles n'est-elle pas la ville qui cristallise tous les rêves de gloire ? Hollywood en est le point culminant, la tentation ultime et le piège. Cette société de l'image impose ses clichés à une génération désabusée et confrontée au vide existentiel, condamnée à la survie faute de réussite et au cynisme. Ce film fantasmagorique nous questionne subtilement sur l'Art et ses dangers...