Le pitch d'Under the Skin est trés volontairement trompeur car il indique au spectateur qu'il va voir un film d'horreur. Le passif de Jonathan Glazier et la présence de Scarlett Johansson dans le rôle principal sont ensuite deux circonstances qui font que l'objet final est loin d'être un éternel nanar de seconde zone. Nous tombons donc sur cette femme qui endosse l'identité et les habits d'une autre,prend une voiture et va aguicher des hommes pour ensuite s'en débarasser par le même procédé peu ragoûtant. Le début fait penser à la Mutante mais pas pour longtemps car l'enchaînement subtil des évènements va prouver que cette femme d'un autre monde va oublier sa logique meurtrière (et vous verrez comment). Au niveau de la mise en scène,Jonathan Glazier parvient à la fois à créer une atmosphère pesante,planante et parfois incongrue.En véritable amateur de films de genre,il a aussi su utiliser la musique comme ingrédient essentiel de son film car cette dernière distille autant la mort que l'angoisse ou l'inconnu. Ce qui fait aussi l'originalité de son cinéma est qu'il a aussi utiliser la caméra cachée ( scène ou l'extra-terrestre tombe en plein Edimbourg) et les caméras embarquées (quand elle fait monter ces hommes/proies en voiture).
Revenons sur l'interprétation extraordinaire de Scarlett Johansson qui compose un personnage tout en postures et en émotions.Un challenge qui a du vraiment stimuler cette actrice ayant abordé une quantité de rôles et de genres au cinéma.Ici, sa seule présence,son regard énigmatique ou perdu n'a que faire de dialogues quasi utilitaires, car n'oublions pas que cet alien est programmé pour séduire et tuer (important pour la compréhension globale et la suite des évènements).
Si vous aimez les films qui ne vous sont pas donnés,utiliser votre intellect pour vous les approprier,Under the skin est un film à découvrir et à apprécier comme un verre de vieux vin complexe. Si vous aimez être aiguillés un minimum, ce n'est même pas la peine de faire le déplacement. Inutile de vous dire plus précisément que j'ai donc vraiment passé un grand moment de cinéma.
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le 15 juil. 2014

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