Si d'aucuns doutaient que Scarlett Johansson est une extraterrestre en voici la preuve la plus éclatante. Elle est tout simplement incroyable en alien femelle entièrement tournée vers la séduction sexuelle mais totalement dépourvue de sensibilité. Dans un rôle relativement proche, elle est notamment bien plus convaincante que Natasha Henstridge dans la Mutante. Certains ont reproché à Under the Skin le traitement peu flatteur qui est réservé à Scarlett Johansson, où elle apparait en brune mal coiffée, la démarche trapue...etc. Mais justement, ce personnage est beaucoup plus intéressant que le mannequin blonde platine de la Mutante, car cela suppose que les aliens prédateurs d'Under the skin ne se réfèrent pas aux codes de la plastique humaine contemporaine : il est amusant de voir notre Scarlett/alien ne rien savoir du comment et du pourquoi du maquillage féminin.
Les scènes d'approche des hommes par notre alien-prédatrice sont étonnantes de réalisme et pour cause, la plupart ont été filmées en caméra cachée. L'effet est saisissant. La manière dont elle attire dans son piège les pauvres terriens proprement hypnotisés, la façon dont ils s'enfoncent impuissants dans ce mystérieux liquide noir reste longtemps en mémoire.
La bande son qui accompagne ces passages est particulièrement efficace et contribue à l'ambiance très étrange du film. Les envahisseurs, discrets, peu loquaces, introvertis agissent avec pragmatisme et efficacité et la mise en scène, à la façon d'un film animalier, suit de près leur mode opératoire : repérage et prédation de pauvres types dans la campagne humide des côtes écossaises. Des gars qui cherchent juste un peu de tendresse (et plus si affinités) et qui tombent sur un os.
Et puis le film bascule. L'alien-Scarlett, contrairement à ses pairs "masculins", se laisse aller à la curiosité : mais quelle est donc la nature de ce sentiment (l'amour, le désir) que les humains cherchent avec tant d'ardeur ? Peut-elle le ressentir, le vivre elle aussi ? L'alien baisse alors sa garde et de prédatrice impitoyable la voici en position de faiblesse et à la merci des hommes. Les rôles s'inversent.
Le roman de Michel Faber Sous la peau, est très bon mais, une fois n'est pas coutume, je trouve que Jonathan Glazer en a tiré un film encore plus réussi.
Un film singulier donc, austère mais un très bon film que je recommande.


Personnages/interprétation : 9/10
Histoire/scenario : 7/10
Mise en scène/réalisation : 10/10


9/10

Theloma
9
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le 7 nov. 2015

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Theloma

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