Un coup d’œil à la filmographie de Christian Sesma suffit à se rendre compte qu’il y a peu de chance d’être devant un chef d’œuvre du 7ème Art quand on se lance dans une de ses bobines, avec des films aux notes oscillant entre 2.9 et 4.9/10 sur IMDB, 4.9 étant celle du film du jour Lights Out, rebaptisé chez nous Underground Fights afin de coller à la thématique du film. 4.9/10 a beau être la meilleure note dans sa filmographie, ça reste quand même une note très moyenne, et effectivement, Underground Fights est un film très moyen, le genre de série B un peu à côté de la plaque sur presque tout ce qu’elle entreprend, et ce n’est pas le joli casting de seconds couteaux du cinéma comme Frank Grillo (Boss Level, American Nightmare), Jaime King (Sin City, The Spirit), Dermot Mulroney (Le Mariage de mon Meilleur Ami, Young Guns), Amaury Nolasco (Die Hard 4, Transformers) ou encore Scott Adkins (Avengement, Boyka) qui va y changer quelque chose.


Dans Underground Fights, on a un scénario qui n’invente rien, mais qui va pomper des bonnes idées à droite à gauche, aussi bien dans de la série B du genre Full Contact (1990) que dans le film culte comme Rambo (1982). On a donc un casting de séries B qui a de la gueule, avec un Frank Grillo et un Scott Adkins qu’on a toujours plaisir à retrouver. On a également un peu de mélo, une intrigue secondaire avec un sac d’argent appartenant à des flics corrompus qui disparait, de quoi nous donner un petit divertissement bas du front éminemment sympathique. Mais ça c’est sur le papier et la réalité est tout autre. Car le problème principal de cette bobine, problème qu’on retrouve d’ailleurs dans beaucoup de films du genre depuis pas mal d’années maintenant, c’est qu’on nous vend un film d’action, ici avec des bastons, et que au final, le pourcentage d’action par rapport à la durée du film est assez faible. Quand vont-ils comprendre que le spectateur de ce genre de DTV veut de l’action plus que de raison ? Quand vont-ils comprendre qu’on se fiche qu’ils fassent de l’exposition sur un scénario au départ mince comme du papier à cigarette ? Il n’y a qu’à voir les 4 films que nous a pondu récemment Paramount avec sa collection Tiger Style Media et qui se trainent les mêmes tares. PM Entertainment le faisait dans les années 90, pourquoi la recette semble perdue pour beaucoup de studios ? Parce que dans Underground Fights, dès que le scénario s’écarte des combats undergrounds du titre, il faut avouer que ça devient bien moins intéressant, voire carrément ennuyeux. Echanger des dialogues, c’est bien, échanger des coups de points, c’est mieux, surtout avec un tel titre. Et il n’est pas ici question d’être un gros beauf qui n’apprécie que la castagne et qui râle quand ça ne castagne pas. Mais quand le film nous est vendu tel quel, par son titre, par sa bande annonce, par son scénario, par son affiche, et même par son casting, on aimerait avoir ce qu’on est venu chercher.


Est-ce qu’on peut se consoler malgré tout avec l’action ? Eh bien pas complètement. Déjà, Underground Fights souffre du syndrome Taken 3, certes en bien moins épileptique, mais une partie des scènes d’action sont montées à la hache, avec des cuts beaucoup trop nombreux, mais aussi une caméra qui bouge dans tous les sens. Il est difficile d’apprécier un tant soit peu les combats, et c’est d’autant plus frustrant lorsque, comme ici, ils sont censés être le cœur du film. Et puis quel dommage, alors qu’il y a au casting l’un des plus grands artistes martiaux occidentaux, à savoir Scott Adkins, qu’il soit sous exploité, avec un rôle qui tient plus du gros cameo. Lorsqu’il apparait enfin réellement, et que lors du climax, le film aurait pu laisser exploser toute sa furie, on reste sur notre faim, avec un final trop bref et manquant clairement d’envergure. Alors oui, il est toujours aussi charismatique, il a toujours autant la classe quand il se bat, mais il aurait clairement dû bénéficier d’un rôle plus important Et puis pourquoi reprendre le coup des rayons X façon Mortal Kombat lors de certains coups puissants ? C’est devenu sincèrement ringard tant cela a été aujourd’hui utilisé. Alors on se consolera comme on peut, avec par exemple la brutalité de certains combats qui, bien que mal mis en scène, ont un certain punch. On notera également une alchimie certaine entre les deux protagonistes principaux incarnés par Frank Grillo et Mekhi Phifer, ou encore une photographie pas trop dégueulasse. Les quelques flashback nous expliquant les traumatismes de guerre du personnage principal s’en sortent également. Mais Underground Fights s’enlise à cause de son scénario qui d’une prémisse de départ simple finit par s’enliser dans ses intrigues secondaires et ses nombreux personnages qui, en plus d’alambiquer le film pour pas grand-chose, le rendent encore plus plat. Parfois, il faut savoir épurer son scénario pour lui donner plus de chance.


Le dernier film de Sesma ne prend jamais vie comme il le devrait. Sur le papier, il y a tous les ingrédients pour une bonne petite série B d’action, mais le résultat est tout autre. Underground Fights demeure un film relativement médiocre.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-underground-fights-de-christian-sesma-2024/

cherycok
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le 16 oct. 2024

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