La saga Underworld n'échappe pas à la dure loi consistant à présenter un troisième opus sous forme de prequel. Ainsi, la sempiternelle bataille entre les suceurs de sang et les loups-garous va être expliquée bien comme il faut à travers un prélude inutile, les origines ayant déjà été expliquées en long en large et en travers dans le deuxième opus...
Underworld 3 souffre de nombreux défauts aussi insipides les uns que les autres avec en premier lieu la réalisation mollassonne d'un Patrick Tatopoulos pas très à l'aise derrière la caméra. On excuse le spécialiste des maquillages spéciaux pour son premier passage en tant que réalisateur mais tout de même...
Rythme inégal, effets spéciaux pas terribles, dialogues débiles répétitifs (au bout du cinquième "On est pas des animaux !", on commence à grincer des dents) : ces origines sont indéniablement manquées. Ces magnifiques dialogues sont distribués par une flopée d'acteurs profitant du départ de l'attractive Kate Beckinsale pour tenter de s'imposer. En vain.
La tout aussi sexy Rhona Mitra n'arrive malheureusement pas à créer d'alchimie entre son personnage creux comme une jarre, bien obligée de montrer ses fesses pour que le spectateur s'intéresse un tant soit peu à elle. Pareillement au cabotin Michael Sheen, lui aussi présent dans le premier opus, dont nous découvrons ici tout l'étendu de son jeu d'acteur. Nous retrouvons également l'inévitable Bill Nighy ainsi que quelques visages déjà aperçus dans les premiers opus mais rien ni personne ne viendra nous faire oublier la belle Kate et sa combi en latex.
De plus, là où Len Wiseman faisait preuve d'une réalisation clippesque avec une série de combats bien chorégraphiés, notamment dans Underworld 2, on n'obtient ici qu'un ersatz de tout le travail de Wiseman, sans aucun souffle épique, seulement quelques affrontements enchainés à la va-vite sans conviction aucune, bien au chaud dans un studio.
Car le plus flagrant reste cette impression de claustrophobie que l'on observe pendant ce court film : mis à part quelques pièces du château (par ailleurs toutes identiques) et quelques arbres pour créer un semblant de forêt, rien ne semble bien dépaysant. En bref, un prequel tout simplement qui n'évite pas les clichés et qui lasse plus qu'il ne distrait.