France, 1940.
Isabelle Huppert interprête une jeune mère, dont le mari est à la guerre, qui doit subsister seule avec ses deux enfants.
Pour cela, elle se livre à une activité alors interdite : l'avortement, qu'elle pratique dans sa cuisine.
Elle le fait pour l'argent, mais aussi par solidarité féminine.....mais son mari reviens.
Claude Chabrol sait complexifier un personnage aux allures simples. Car Huppert est controversée.
D'un côté, elle sauve des femmes et permet à ses enfants de vivre agréablement.
De l'autre, elle profite de la situation délicate des femmes enceintes pour leur soutirer de l'argent en échange d'un service qui pourrait leur coûter la vie s'il est mal effectué...
De plus, Huppert alimente, inonde, le foyer familial en argent, mais le quitte dès que possible pour aller rejoindre son amant collabo car elle déteste son mari.
Mais elle a ses raisons, comme tout le monde.
Et c'est bien là l'intérêt du film : tous ont leurs raisons, sauf la justice française inutilement cruelle et sévère car il faut montrer l'exemple, marcher dans les traces de Pétain, ce vieil homme réactionnaire et nationaliste, catholique et macho.
Tel est le prix de la paix. Et quand Isabelle Huppert s'écrie qu'elle est pour les résistants, on ne la croit qu'à moitié...
Personne n'est foncièrement bon ou mauvais, c'est le message de ce film.
Un film complexe et à revoir pour bien en comprendre toutes les nuances.