J’attendais ce film et quelle fut ma déception, une fois passée la scène d’ouverture en plein black friday (réussie je dois le reconnaître) !

Les activistes sont complètement discrédités tout le long du film, l’humour reprenant tous les clichés véhiculés par les idiots pour se moquer de ces militants. A l’image de la blague autour des surnoms qu’ils se donnent (quinoa, boulghour, …). De plus les activistes sont soit représentés comme complètement naïfs, soit ils humilient les autres en dévoilant les mensonges de Pio Marmaï à la façon d’un vieux diapo honteux diffusé à un mariage. Ce qui ne nous aide pas à s’attacher à eux.
Dans le contexte actuel, ce film est donc un danger d’ordre public. D’autant plus que la représentation de la police est totalement irréaliste, aucun débordements, ils laissent faire les militants, sans aucune violence policière ! (Inquiétant lorsqu’on sait ce qu’il s’est passé à sainte Soline, par exemple, événement qui a dû avoir lieu plus ou moins pendant le montage du film).

C’est très frustrant car pleins de pistes qui auraient pu être intéressantes sont lancées, mais restent trop floues et non creusées. Le meilleur exemple étant le fait que Noémie soit une bourgeoise qui a le temps de penser à l’écologie, contrairement à Pio Marmaï et Jonathan Cohen qui sont deux fauchés accumulant les galères financières. Cela aurait pu être un réel sujet, mais il n’est pas traité, seulement esquissé au tout début du film. Je trouve aussi gênant que les deux seuls personnages qui montrent un peu la misère sociale soient présentés comme fautifs de leur pauvreté car ils ont vécu au dessus de leurs moyens (la pauvreté existe vraiment en France et pas besoin d’être flambeur pour être endetté !)

Beaucoup de blagues m’ont mis mal à l’aise. Entre le running gag de Amalric qui retourne sans cesse au Casino car complètement addict (c’est plus triste que drôle) et celui de la vieille activiste qui agresse sexuellement Jonathan Cohen (et qui est présentée comme une femme dont personne ne veut car trop vieille et un physique « désavantageux » selon les personnages), cela ne fait plus rire en 2023, désolée. C’est lourd et tout sauf drôle, d’autant plus que ces deux blagues reviennent tout le long du film, on ne s’en débarrasse pas !

L’« histoire d’amour » est très problématique, Pio Marmaï, jusqu’à la scène finale du film, ment à Noémie Merlant pour obtenir ce qu’il veut d’elle, n’ayant donc pas du tout évolué, ne tirant aucune leçon des erreurs qu’il a commise. Il n’y a rien de poétique dans cette scène finale, comme voudrait le faire croire la mise en scène. Sans compter que Noémie Merlant est présentée comme une personne bête et naïve. En effet, je doute qu’une réelle activiste croit à l’engagement de Pio Marmaï, qui n’est absolument pas informé sur le combat qu’elle mène depuis plusieurs années (surtout qu’avec son pote, il ne sont pas très subtiles et ont du mal à cacher leurs mensonges). Encore une belle représentation des femmes au cinéma ! (Lol)

A aucun moment Pio Marmaï et Jonathan Cohen ne semblent intéressés par la cause, je ne demande pas qu’ils se métamorphosent (cela aurait été même maladroit et pas très fin), mais après toutes les actions menées et réunions suivies, ils auraient au moins pu se poser des questions, évoluer un peu ou au moins s’intéresser de plus près à la cause que leurs amis défendent. Mais la seule chose qui les poussent à continuer d’agir avec les activistes, sont des raisons extérieures à la cause défendue (l’amour et l’argent).

J’aurai encore beaucoup de critiques mais pour conclure je n’aurais qu’une chose à dire :

Mettez des millions dans de vrais films politiques ! Surtout qu’il y en a des choses à dire … Dommage, j’aime pourtant beaucoup certaines œuvres de ces deux réalisateurs, mais il semblerait qu’ils sont devenus boomers :)

gz99
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le 22 oct. 2023

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