Une critique facile
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Ceux qui s'attendent à un film incisif sur la lutte contre le dérèglement climatique peuvent faire demi-tour, la déception risque d'être immense... On assiste-là à du pur Nakache/Toledano à mi chemin entre Le sens de la fête et Hors norme, une pincée d'engagement et une grosse poignée d'humour pour une tambouille un chouia trop salée (amateurs de cuisine au beurre salé, courrez-y!). Mais dans une période particulièrement anxiogène et déprimante, c'est le genre de comédie bien ficelée qui ne peut pas faire de mal. Le dosage entre péripéties d'amourette, de séduction, de blagounette, de parcours de vie compliqué et d'action militante est plutôt équilibré, même si le duo comique Jonathan Cohen/Pio Marmaï prend largement le dessus au détriment d'un traitement détaillé du sujet de la crise écologique.
Petite déconvenue de ne pas voir le personnage interprété par Noémie Merlant davantage approfondi, qui malheureusement devient un peu trop facilement une figure caricaturale de l'écologie radicale et militante, peu douée pour l'interaction humaine. Mais le talent et le charisme de l'actrice rattrapent néanmoins partiellement la construction du rôle.
Un immense coup de cœur pour la prise en compte de la fracture sociale, problématique récurrente dans les films de Nakache/Toledano, notamment ici grâce au personnage de Pio Marmaï qui peine à joindre les deux bouts au quotidien tout en se retrouvant enrôlé dans un groupe de militants écologistes visiblement bien enracinés dans l'élite parisienne. Et c'est selon moi grâce à l'existence d'un personnage comme celui-ci que les réalisateurs arrivent à garder le cap et conservent leur fibre sociale (indissociable de la lutte environnementale) tout en questionnant subtilement et malicieusement la position parfois arrogante et élitiste de l'écologie politisée.
Enfin, comment ne pas mentionner le talent humoristique de Jonathan Cohen qui nous fait marrer (on lui en demande pas beaucoup plus) et qui se place au milieu des deux principaux protagonistes (Merlant et Marmaï) avec bonhomie et beaufitude assumée. La classe moyenne consumériste est alors représentée et nous voici avec un portrait de société quelque peu stéréotypé mais qui reste tout de même réaliste et assez révélateur.
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Créée
le 21 nov. 2023
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