"Une année polaire" est un film aux images à couper le souffle ! Quel bonheur d'être plongés dans cette nature si peu familière, si parfaite, quasi immaculée. On se sent privilégié d'avoir accès à des images d'une réalité qu'on ne connaîtra sans doute jamais ; trop inaccessible et clairement en danger, comme le rappelle d'ailleurs le film. Le réalisateur nous offre même des des scènes de partance à la chasse en traîneaux incroyables, filmées par des drones depuis le ciel.
Ensuite, j'ai aimé les acteurs ! Les acteurs - notamment les enfants - ont une telle justesse de jeu qu'on se croirait fasse à un documentaire. Je me demande d'ailleurs comment la barrière de la langue a pu-t-elle être surmontée lors de la direction des acteurs. A aucun moment je n'ai douté de la crédibilité de l'histoire tant les acteurs semblent seulement jouer leurs vies de tous les jours.
Enfin, j'ai aimé le point du vue du réalisateur. Ce film est hyper intéressant car il questionne notre rapport aux autres cultures, aux autres mode de vie. L'instituteur danois, c'est la figure de l'occidental qui arrive tel un premier colon avec pour arme son langage qu'il est déterminé à transmettre à ces enfants groenlandais. Même si les enfants son dissipés. Même si les enfants n'iront pas vivre ailleurs qu’au Groenland. Même si les enfants rêvent tous d'être pêcheurs ou chasseurs. Même s'ils sont nés et mourront dans leur village entourés de groenlandais. Il questionne cette culture, essaie de comprendre les familles qui habitent le village, tout en ayant bien en tête son modèle à lui de ce que devrait être une famille, une éducation, une société... un compteur électrique ! Il ne peut se détacher de son référentiel pour aborder cette culture. Mais au fil du temps et des rencontres, celui qui croyait pouvoir être l'assimilateur se met à assimiler, progressivement, leur façon de vivre. C'est pour moi tout l'enjeu et la beauté de ce film.