Une Baraque à tout casser témoigne de ce symptôme délirant qui s’emparait des comédies américaines dans les années 80, où toute idée loufoque débouchait sur la mise en chantier d’un film. Grand habitué de ce type de productions puisqu’il leur doit sa notoriété (The Burbs, Turner & Hooch, Joe Versus the Volcano), le jeune Tom Hanks joue ici un rôle de mari soi-disant routinier, en réalité survolté et insupportable qui passe son temps à courir, hurler, imiter le phoque (scène de la baignoire, assez drôle au passage). Face à lui, Shelley Long interprète une épouse fidèle et assez juste, dont la fonction dramatique s’avère néanmoins contestable : le scénario ne lui accorde qu’une place subalterne, faisant d’elle une femme-type américaine. Le dernier segment du film se voit ainsi miné par le dilemme ô combien éculé de l’adultère soupçonné – a-t-elle couché ou non ? – qui, curieusement, conduit l’ensemble à rentrer dans le droit chemin de la morale puritaine, délaissant par conséquent la folie burlesque jusqu’alors revendiquée. Si la construction de certaines scènes et l’abattage des comédiens s’avèrent plutôt distrayants, Une Baraque à tout casser ne demeure qu’une accumulation de scènes plus ou moins drôles, avec cette conviction erronée qu’entasser construira la comédie. Or, le film est à l’image de cette bâtisse : il suffit de gratter un peu le vernis comique pour apercevoir sa structure on ne peut plus fragile.