Stanislas Prévine (André Dussolier), étudiant en sociologie, va interroger Camille Bliss (Bernadette Lafont) , une détenue accusée entre autres de tentative de meurtre afin de préparer une thèse. Il désire connaitre les raisons qui ont pu pousser une belle fille comme elle à devenir délinquante...
Après l'échec commercial et critique Des 2 anglaises et le continent", François Truffaut décide de revenir à un film moins sérieux et plus léger. Il adapte avec Jean-Loup Dabadie une série noire écrite par Henry Farrel.
Au départ il pensait à Claude Jade pour le rôle titre mais après réflexion , ils la trouvaient trop jeune alors le cinéaste a pensé à Bernadette Lafont avec qui il avait déjà collaboré sur "Les mistons".
Le choix s'avère judicieux tant Camille Bliss semble avoir été écrit pour elle. Un véritable cadeau pour l'actrice qui doit à la fois user de ses charmes pour manipuler ses amants tout en restant sympathique aux yeux du public. En fait elle joue une femme fatale hitchcockienne version drôle !
Le casting est surprenant parce qu'il contient plusieurs acteurs qui n'étaient pas très connus à cette époque en dehors de Claude Brasseur et Charles Denner qui avait déjà tourné sous la direction du cinéaste (La mariée était en noir) . On découvre André Dussolier parfait en jeune homme naïf , Guy Marchand excellent, Philippe Léotard est très bon en mari de Camille Bliss.
François Truffaut utilise de nombreux flashbacks pour raconter son histoire et donne un bon rythme à sa comédie policière.
C'est pas le plus connu ni le plus côté des longs métrages de Truffaut et pourtant il mérite, à mes yeux, d'être réhabilité. J'ai pris beaucoup de plaisir à voir ce film génialement amoral . A (re)découvrir tant il est un peu atypique dans la filmographie de ce brillant réalisateur.