Vies minuscules
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Un très beau film, lumineux, humaniste.
L'histoire est originale, le personnage central aussi. John May, (magnifique Eddy Marsan), employé zélé, introverti et méticuleux exerce ici un métier essentiel mais ingrat : retrouver les proches de personnes décédées dans la plus grande solitude. Son opiniâtreté à la tâche est bien vaine et se solde le plus souvent par des funérailles dont il est le seul témoin. Cela n'empêche pas notre employé, emprunt d'une empathie profonde pour ses semblables de collecter de précieuses informations sur les vies passées de ses clients disparus. Jusqu'au jour où l'un deux se trouve être son propre voisin...
La mise en scène de Pasolini est simple mais parfaitement juste, s'appliquant à construire l'identité de John May, sa petite vie réglée au cordeau, ses manies quotidiennes et professionnelles, son extrême prudence... Tout un ensemble de plans brefs et d’ellipses qui rythment le film tout en faisant confiance en l'intelligence du spectateur pour cerner la psychologie du personnage. Pas besoin de bavardages ou de dispositifs scéniques compliqués. On y est. On comprend tout. Si les plus beaux films - comme les plus beaux romans - sont d'abord au service des personnages, de leur force mais aussi de leur complexité. Une (si) belle fin - Still life pour le titre original - ne fait pas exception à la règle.
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Créée
le 16 mai 2015
Critique lue 361 fois
7 j'aime
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