Une Chinoise par Le Blog Du Cinéma
A part s'ils sont remarqués à Cannes ou s'ils bénéficient de la présence d'une tête d'affiche internationale, on entend assez rarement parler des productions asiatiques, et encore moins des productions asiatiques indépendantes. On n'entendra donc pas parler des masses d'Une Chinoise, qui en plus est l'œuvre d'une jeune réalisatrice qui nous vient de Chine communiste, une zone culturelle qui s'exporte assez peu. Et ce n'est pas son léopard d'or au festival international du film de Locarno qui aidera à promouvoir son film auprès du public : si tout le monde sait ce qu'est un léopard, personne ne sait ce qu'est le festival de Locarno.
De toute manière, Une Chinoise n'est pas à conseiller à tout le monde. Il y a fort à parier que la plupart des gens le trouveront chiant et vain, peut-être même prétentieux ou impudique. Il est un de ces objets cinématographiques denses et profonds, qui ne s'offre pas au public comme un bête blockbuster mais auquel le spectateur doit s'offrir ; quand les personnages s'emmerdent, on s'emmerde avec eux, et ce n'est pas forcément du goût de tout le monde. Xialo Guo revendique une liberté totale dans son art, tant du point de vue de la réalisation que dans la narration ; elle se dit éternelle punkette et prône un cinéma ultra-indépendant (de tout) et donc ultra-fauché, qui s'éparpille, se disperse, dont le scénario semble s'être construit au fur et à mesure de son écriture, et qui n'est pas sans rappeler les élans de folie créatrice de la Nouvelle Vague [...]