Une chute de cinq étages par Maqroll
Après quelques films décevants (1904-1905) où il semble chercher le second souffle, Méliès se reprend ici magnifiquement avec un film d’une modernité inouïe. Les scènes, tant dans l’atelier du photographe que dans la rue (ce qui est une nouveauté rafraîchissante), ont sans doute inspiré tout le cinéma muet à venir, de Mack Sennett à Charlie Chaplin. Le scénario est élaboré, le jeu des acteurs est beaucoup plus sobre, les trucages discrets et sans aucune recherche de magie ou de sorcellerie. Enfin les lumières, sur lesquelles un travail colossal de recherche a dû être effectué depuis deux ans, contribuent à une impression irrésistible de réalisme inconnue jusqu’alors. Un grand film à voir et à revoir, un film qui compte dans l’œuvre de ce génie qu’était Méliès.