Un des moins bon Méliès ?
Un couple se rend dans un studio de photographes pour avoir une photo d'eux. Mais l'un des deux photographes est si empoté que l'appareil chute par la fenêtre et finit sa course, 5 étages plus bas, sur la tête de la concierge qui se bat contre deux gendarmes. La scène vire alors totalement au burlesque.
Avec Une Chute de Cinq Etages, Méliès me déçoit. Si le choix de ses deux scènes (le studio dans un immeuble et la rue) laissent présager une grande source d'inspiration dans le cadrage des futurs films (pour la rue surtout) on peut trouver le reste très plat. On aurait tord de penser que la simplification du jeu des acteurs soit une amélioration. De notre regard contemporain, le fait de sur-jouer est un défaut. Mais il faut se rappeler que dans l'ère du muet, jouer trop sobrement c'est ne plus jouer du tout. En 1906, il faut surjouer. Le cinéma est encore trop près du théâtre, de la comédie, du spectacle, pour oublier cela. Le jeu, particulièrement sobre, des acteurs, dans la première partie du film est décevante.
Pour ce qui est du côté burlesque, j'ai bien peu accroché. Quelques moments marrants certes, et on retrouve le rythme dynamique de Méliès, mais ça reste très surfait par rapport au reste.
Méliès s'intéresse ici plus à un potentiel scénario comique de 3 minutes qu'à offrir une œuvre féérique (je sais, je suis dans l'anachronisme). Résultat : un travail plutôt décevant.