Il y a de bonnes intentions dans ce film, mais ça ne suffit pas à faire un bon divertissement.
En effet, le scénario parle du deuil, mais aussi de l'adolescence, de la difficulté à se trouve rune identité, souvent en opposition avec celle des parents. Mais comme être un rebelle lorsqu'on vit dans une famille de hippies qui ne s'énervent jamais, qui supportent leur enfant dans ses moindres actions ? C'est peut-être justement de là que naît l'incapacité des auteurs à construire de vrais conflits. Malgré la détresse apparente des personnages, tout coule trop bien, il n'y a jamais de confrontation, jamais de moment où les personnages se posent pour dire que ça ne va pas, et donc pas de moments où on les voit vraiment lutter pour s'en sortir. Tout va trop vite d'ailleurs. En 20 minutes il s'est passé plein de choses, plein de choses qui paraissent insignifiantes car aucune n'est vraiment développée. Il n'y a tellement pas de fil narratif réellement investi que l'auteur se permet de commencer par le milieu de son film sans que ça ne serve vraiment la narration ; c'est même le contraire qui arrive, personnellement j'aurais préféré avoir la surprise de découvrir cette évolution dans l'ordre chronologique plutôt que de nous montrer ce résultat et puis tout ce cheminement sans réelle surprise.
La mise en scène est plaisante. Peut-être les coups de zoom, typiques des années 70, auraient pu être évité. Après tout, la reconstitution dans les costumes et les décors suffisait pour plonger le spectateur dans le passé, pas besoin d'en adopter la grammaire cinématographique... surtout que c'est l'une des rares choses reprises de cette décennie, pour le reste, la texture, les cadrages, le montage, c'est bel et bien contemporain... Un choix qui ne se justifie pas donc. Les acteurs sont plutôt bons : le père s'en sort le mieux ; le gosse principal, qui est pourtant le héros, est bon, mais n'a pas trop l'occasion de manifester son talent à cause de la pauvreté d'écriture de son personnage qui n'est là qu'en tant qu'observateur (ce qui nuit à la narration étant donné que c'est surtout lui qu'on regarde et non le monde autour de lui... regarder le regardant impassible pendant 1h30, c'est un peu lassant). La BO contient pas mal de bons morceaux, mais ça part un peu dans tous les sens ; ainsi les morceaux de début et de fin n'ont absolument aucun rapport avec les morceaux punks que l'on entendra principalement au milieu et cela gêne un peu. Je comprends bien que le réalisateur voulait que la musique illustre le moment, mais je trouve qu'il s'agit là d'une pauvre utilisation de la musique, car trop redondante par rapport à l'image.
Bref, un film qui manque furieusement de couille et surtout de foutre !