Next Goal Wins déçoit pour deux raisons : d’une part, la mollesse de son approche comique, ne reposant que sur un choc des cultures stéréotypé ; d’autre part, la bienveillance généralisée, qui rapproche la spiritualité insulaire de la pensée positive aujourd’hui en vogue aux États-Unis, en témoigne le smiley dessiné sur le tableau des vestiaires en lieu et place du plan stratégique. La puissance du divertissement made by Taika Waititi reposait jusqu’alors sur le minage des univers codifiés investis, des jeunesses hitlériennes aux mondes super-héroïques ; il n’en reste que quelques blagues amusantes, ainsi qu’un récit plaisant mais insignifiant que dynamisent ses comédiens, Michael Fassbender en tête. Quant à la mise en scène, elle demeure illustrative et ne participe que peu du burlesque. Le documentaire, au titre similaire, sorti neuf ans auparavant se montrait davantage percutant.