Je déteste le football depuis longtemps. Néanmoins, je ne refuse pas d'assister à cette avant-première de Une équipe de rêve, sans trop savoir où je vais, sans m'intéresser particulièrement au synopsis, à l'aveugle.
Le film commence. Je vois du football, certes. Mais surtout je vois des hommes, une femme. Je vois un pays. Le film se finit. J'ai adoré.
C'est assez fascinant de voir à quel point le film se détache de son sujet principal pour se centrer à la fois sur les individualités de ses personnages et sur la force de leur groupe. La mise en scène en elle-même n'est pas particulièrement inventive, et relativement sobre, mais le simple fait de raconter cette histoire et de la mettre en lumière suffit au plaisir immédiat du spectateur : le sujet est absolument fascinant, parce qu'il est hors de notre quotidien.
Au final, on a un film passionnant, bien que classique, parce qu'il s'agit d'une véritable aventure humaine, avec des rires et des larmes : ce sont des gens. C'est suffisamment rare pour être noté. L'être projeté prend vie : il me semble avoir été avec eux pendant une heure et trente-sept minutes.
De plus, si la mise en scène ne révolutionne effectivement pas le cinéma, on remarque tout de même de très belles images : peut-être dûes au cadre tropical et insulaire des Samoa Américaine, mais probablement d'une grande sensibilité des réalisateurs. La caméra saisit très bien l'humanité comme la force des moments, des lieux. Non sans humour.
Je déteste le football. Pourtant, à chaque match présent dans le film, j'angoisse, je jubile, je suis dans un état d'excitation extrême : je suis fascinée. Car ce n'est pas le sport qui me fascine, mais le destin de ces hommes, et la puissance extraordinaire de leur volonté et de leur passion.
Ils ont tout gagné.