Le 11 avril 2011, Les Samoas américaines entrèrent dans l’histoire du Football en perdant un match d’éliminatoire de la coupe du Monde contre l’Australie sur l’infamant score de 31 à 0.
Ce naufrage sportif fut relayé dans le monde entier et les joueurs ayant appartenu à cette équipe portent en eux un douloureux stigmate de honte.
Les Samoas américaines sont un protectorat des États-Unis, ensemble de 5 îles du Pacifique d'une superficie de 199 km² et d'environ 55 500 habitants.
Important taux de chômage, isolement insulaire, économie peu diversifiée : la situation du territoire n’est pas au mieux. De nombreux habitants cumulent les emplois pour s’en sortir, certains entrent dans l’armée américaine, d’autres font le choix de l’exil.
Dans ces conditions nul ne peut vivre du Football, les joueurs de l’équipe nationale sont donc tous amateurs.
Une équipe de rêve est un beau documentaire, l’histoire simple d’un groupe en rédemption envers leur drapeau et eux-mêmes. Cette équipe, dernière au classement des nations, ne gagne jamais mais possède un cœur énorme.
Les samoans américains ont des objectifs qui semblent humbles : gagner un match, mettre fin à une série de près de 30 années de défaites et, rêve ultime, se qualifier pour un second tour de qualification pour la coupe du monde.
L’équipe sera entraînée par Thomas Rongen, coach néerlandais vainqueur de la MLS Cup en 1999, ayant côtoyé les légendes George Best et Johan Cruyff.
Parmi les joueurs, on trouve un personnage atypique : Jaiyah Saelua, transgenre et honorable défenseur. Il y a aussi Nicky Salapu exilé à Seattle, portant le fardeau d’avoir un jour été "le gardien ayant encaissé 31 buts en un match". On verra également Rawlston Masaniai afro-américano-samoan, très fier de jouer pour le pays de son grand père et Ramin Ott exilé servant pour l’armée américaine.
C’est dans ces moments que l’on découvre à quel point le Football et de façon générale le Sport peut être beau : lorsqu'il s'éloigne de la sphère monétaire, dépasse le genre et les couleurs, parle le langage de la passion, de la solidarité et de la découverte de l’autre.
La mise en scène est simple mais elle a une finesse suffisante pour capter les émotions et révéler la beauté des paysages et des traditions. Pas besoin d’être un fan de Football pour apprécier ce documentaire qui réchauffe le cœur, les plus sensibles devraient même finir par verser quelques larmes.
Les Samoas américaines : une équipe éternellement gagnante.