Troisième version d'"Une étoile est née", 20 ans après le succès de celle de George Cukor avec Judy Garland de 1954.
En deux décennies, le monde de la musique a subit la plus radicales mutation de son histoire. Quand Cukor tourne sa version en 1954, le rock'n roll venait de naître. Plus question de faire un remake en comédie musicale, genre devenu totalement has been, même si les Who et quelques autres tenteront de reprendre ce concept à leur sauce. Bref, cette mouture va devoir être Rock !
Elvis Presley était pressentie et désiré par Barbra Streisand pour jouer le rôle de John. On n'ose pas imaginer aujourd'hui le résultat que cela aurait donné... le King étant vraiment à cette époque au bout de sa carrière et devenu un crooner obèse. Il mourra un an après la sortie du film. Le choix de Kris Kristoffenson va s'avérer un bien meilleur choix artistique et on reconnaîtra assez facilement dans son jeu, l'influence de Jim Morrison des Doors, qui était déjà mort au moment du tournage.
Barbra Streisand semble à l'époque aussi un très bon choix. Elle est au sommet de sa carrière musicale, doublé d'un talent d'actrice déjà confirmé. Les deux acteurs principaux connaissent le monde du show business et savent chanter... Tout s'annonce bien...
Le film sera même un énorme succès à l'époque... Et pourtant... On va vite l'oublier. Tout comme on a oublié les chansons du film, qui ne sont pas restées dans des anales du rock (pour Kristofferson), ni de la variété (pour Streisand). On oubliera encore plus vite la mise en scène de Frank Pierson qui signe un de ses seul film pour le cinéma et qui ne brille pas beaucoup d'originalité. Un montage beaucoup trop long, coupée de séquences musicales trop longues qui nuisent au rythme du scénario. C'est surtout la version où la love story prend le plus d'importance, jusqu'à occuper tout l'espace à la fin du film. Ici John semble avoir guéri de ses démons grâce à l'amour. Et Kristofferson qui semble pourtant le plus punk de tous les interprètes du rôle au début du film, s'avère finalement le moins tourmenté à la fin. Il sera le seul à ne pas se suicider.
C'est pourtant bien cette version qui influencera le plus la suivante de Bradley Cooper en 2018 avec Lady Gaga.