Une famille chinoise par Madie Murakawa
Si le film a pour thème principal la leucémie infantile, ce dernier est rapidement dépassé pour accéder à un sujet cher au réalisateur : les relations humaines, ici entre adultes. Ou comment l'être humain tente de faire face aux aléas de la vie, en évitant de (trop) perdre pied.
A travers l'histoire de cette famille, le réalisateur aborde les différents problèmes et remises en question de la Chine d'aujourd'hui : le tabou de la leucémie infantile (qui commence progressivement à "disparaître" ), le problème de l'enfant unique (qui limite les couples à 2 enfants maximum, et uniquement lorsque les parents sont eux mêmes enfants uniques, sinon ils s'exposent à une amende) ou encore la ville toujours aussi froide et néfaste pour les êtres qui y vivent (comme dans Beijing Bicycle).
A l'oppression psychologique des personnages s'ajoute celles des infrastructures urbaines, qui laissent peu de place aux êtres pour vivre. Des personnages (sur)humains, dépassés par la situation, qui tentent de maintenir les apparences. Leurs ressentis et leurs doutes sont toujours exprimés avec force (voire brutalité) et pudeur. On se parle rarement de front, on évite à avouer une réalité (trop brute) et il arrive que la parole ne puisse passer que par des objets de la vie courante comme la TV (qui a plutôt tendance de nos jours à être un moyen de non-communication, dans tous les sens du terme).
"Une Famille Chinoise", "In love you trust" pour le titre anglais, qui résume à lui seul la "morale" du film, est le 8° film de WANG Xiaoshuai (connu en Europe surtout pour ses films "Beijing Bicycle" et "Shanghai Dreams"). Voici un film qui, même s'il se passe à Pékin, a une portée largement internationale, tant la situation des personnages (et leur humanité) est universelle.
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