Hommage détourné à Ozu.
Une famille dévoyée est le premier film réalisé par Masayuki Suo, qui sera notamment plus connu en 1997 lorsqu'il réalisera Shall we dance, un des plus gros succès locaux, comme quoi ! Mais de...
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le 4 janv. 2021
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Une famille dévoyée est le premier film réalisé par Masayuki Suo, qui sera notamment plus connu en 1997 lorsqu'il réalisera Shall we dance, un des plus gros succès locaux, comme quoi ! Mais de manière plus surprenante, et de façon assumée, le fil m est un hommage au cinéma de Yasujiro Ozu. Et ce, dès le générique, où les crédits sont écrits sur des toiles. La mise en scène est également fixe, et souvent au ras du sol, ou alors en trois-quart plongée pour des scènes en extérieur, comme par exemple dans Voyage à Tokyo.
Dès le début Yuriko et Koichi sont mariés, et consomment leur lune de miel, dont on comprend que leur chambre est à l'étage au-dessus du salon de la famille, de sorte que tout le monde entend leurs ébats ! Mais tandis qu'elle commence à apprendre ce qu'est le sexe, lui va s'éprendre d'une autre femme, une serveuse avec qui il a des relations sadomasochistes. Du coup, se sentant délaissée, Yuriko va se confier à son beau-père, son beau-frère et sa belle-soeur.
A sa sortie, le film fut un tel scandale (de toucher au maitre ?) que Masayuki Suo ne réalisera pas d'autre films durant cinq ans. Et pourtant, c'est sans doute l'un des meilleurs pinku eiga que j'ai vu ; il y a bien entendu l'hommage à Ozu, dont on reconnait presque chacun des plans, dont ceux au ras du sol, mais dans une version sexuelle. D'ailleurs, celles-ci sont assez nombreuses, où on ne voit pas un poil, mais il y a par exemple une scène de fellation filmée de façon à ce qu'on croit que Yuriko s'occupe de l'homme invisible !
Mais en fin de compte, ça parle aussi de la frustration sexuelle de cette femme, dont son mari va voir ailleurs, mais il y a quelques moments plus touchants, comme ce père qui voit en Yuriko le souvenir de son épouse disparue. Il en résulte un film plus intéressant qu'il n'y parait, sur l'absence, sur le manque, une version érotisée qu'Ozu n'aurait jamais pu filmer, mais qui est en plus très bien réalisée, y compris les scènes de sexe. Il y a juste de cette musique insupportable qui vrille les oreilles, mais à part ça, voilà sans doute la première grande réussite que je vois en tant que pinku eiga.
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le 4 janv. 2021
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