Ayant découvert l'existence de ce film totalement par hasard, la surprise est de taille. Il faut dire qu'à la seule lecture du synopsis mon intérêt a été immédiat. Déjà l'histoire se base sur une histoire vraie. Ensuite, elle traite un sujet qui me passionne à savoir le catch. Et oui, le catch, ce sport américain souvent et injustement moqué a façonné une partie de mon enfance et de mon adolescence. Grandir en s'imaginant champion du monde poids lourd et affronter ses amis sur des rings de coussins improvisés. Ces sensations uniques procurés par la baston entre mecs, et souvent une baston vidéoludique basée sur des jeux vidéos qui ont contribué à la gloire de la Playstation 2. Grandir en regardant des vidéos souvent téléchargées illégalement et gravées sur des cds pour voir les faits d'armes des superstars de l'époque, celle de la plus grande période du catch à savoir l'Attitude Era, soit l'âge d'or de cette discipline dont Fighting with my family rend ici un vibrant hommage. D'ailleurs le film glorifie ces idoles et iconise les figures mythiques telles que The Rock et Stone Cold.
On s'écarte un peu du sujet, mais cette construction identitaire a fortement impacté mon jugement face à un film qui m'a beaucoup plu, et pas uniquement parce qu'il se base sur un univers qui m'a toujours impressionné. Je trouve par ailleurs savoureux de faire un film sur les dessous des hommes et des femmes qui risquent bien souvent leur santé pour divertir. Mieux encore, c'est presque cocasse de faire un film sur des acteurs...
Au-delà de faire un film sur l'envers du décors de ce qui peut se faire de mieux en terme de super-productions américaines, c'est cette famille attachante qui a su me prendre au jeu, en jouant sur mon affect d'une part, mais aussi en adaptant les valeurs du divertissement sportif dans la tradition de la famille. J'y ai presque retrouvé cette insouciance déjà observée dans la série Malcolm in the middle.
Comédie dramatique américaine, Fighting with my family ne brille pas par sa forme. Mais à l'image d'une prise de catch finement exécutée, on en retient qu'elle est belle et diablement efficace. La passion pour cette discipline transpire à travers l'écran, et tout amateur de catch pourra s'en délecter. Les réticents ont ici un prétexte tout trouvé pour creuser de manière plus légère certaines problématiques déjà soulevées par le brillant The Wreslter, mais dans un registre largement différent.
Florence Pugh est une révélation pour moi. Craquante, je la découvre somptueuse et talentueuse ce qui me donne envie de la suivre à l'avenir. Le reste du casting, habituels seconds couteaux trouvent des rôles à leur mesure, et certaines gloires de la WWE se payent même le luxe d'apparaître.
Une famille sur le ring est un bon film. Déjà vu dans la forme (biopic), peu importe, la corde affective joue parfaitement son rôle, et ça c'est parque que le film sait aller chercher les fans de catch qu'il y a en nous, et nul doute qu'il sait démontrer aux critiques injustes que ce sport mérite réellement sa reconnaissance.
8/10.