Ce mortel ennui

Une fille nommée Amour est un film oublié et difficile à voir. Parfois, je regarde ce genre de films dans l'espoir de tomber sur une perle méconnue, mais le plus souvent, ces œuvres ont une très bonne raison d'avoir disparue et il vaut mieux ne pas les déterrer !

En effet, on a ici juste affaire à une histoire inintéressante et plate, plutôt mal filmée et mal jouée. L'impression vraiment que ce film est inutile et a, en son temps, encombré les salles de cinéma.
Comme souvent avec Sergio Gobbi, on est sur une histoire genre mystère avec un twist final, et comme souvent avec lui, il n'arrive pas à retranscrire le moindre suspens et rend tout ça très assommant.

J'ai espéré à chaque instant que les interminables longueurs des scènes finiraient par prendre tout leur sens, mais d'espérances en espérances, le film s'achève.
L'esthétique et l'ambiance sont pas terribles, le montage est chaotique rendant certains passages peu compréhensibles, le jeu d'acteur inexistant, et l'on regrette que ce navet n'ait pu au moins être un nanar.
Je note tout de même que l'héroïne du film, jouée par Marie-France Boyer, est en fauteuil roulant, chose totalement originale à l'époque. Le film est donc à conseiller aux collectionneurs de films dont le héros est un handicapé.

A ne pas rater non plus, son "twist" final mythique, je tire mon chapeau à Gobbi pour avoir osé le placer, c'est définitivement le grand moment d'émotion du film, on rit et on pleure en même temps, on ne sait pas si c'est la meilleure ou la pire chose qui pouvait encore arriver, et ça permet surtout de réouvrir les paupières du spectateur peu courageux qui s'était avoué vaincu passé la première demi-heure...

Cela étant dit, j'ai la désagréable impression d'être passé à côté de quelquechose (ce sentiment de culpabilité de ne pas avoir apprécié un film, car peut-être mal compris ou mal resitué dans son contexte). C'est pourquoi j'encourage ceux qui auraient la chance de pouvoir le voir à ne pas rater cette occasion.