Rejetant l'étouffante vie citadine, une jeune femme s'installe à la campagne dans la ferme qu'elle rachète à un vieil agriculteur bourru, lequel continue d'occuper la maison principale. La cohabitation entre la parisienne et le paysan s'annonce délicate.
On peut craindre, à l'entame du film, que cette rencontre tout en contrastes entre la ville et la campagne ne débouche sur de multiples poncifs ou considérations générales philosophico-écologiques. Mais le film de Carion est plutôt sobre, et s'il n'ambitionne aucun débat ni ne défend aucune idée particulière, il s'appuie sur deux personnages qu'on jugera humains et authentiques. Les prestations solides de Mathilde Seigner, en jeune femme décidée, et de Michel Serrault, vieil ours solitaire, narquois et réticent par préjugés au travail des champs par une femme, ne sont pas étrangères à l'intérêt que l'on porte aux relations entre les deux personnages, pourtant très élémentaires. On ne dira pas que Sandrine et Adrien vont jusqu'à former un couple mais leur promiscuité développera, comme attendu, et surtout du côté du vieil homme, un besoin mutuel.
Carion filme une campagne apaisante, charmante, réalise un film poli qu'on regarde sans ennui ni passion et dont il rate néanmoins le dénouement, conventionnel et trop vite expédié.