Un film ou plutôt téléfilm car un tel film d'art et d'essai sort difficilement au cinéma, adaptant une oeuvre du géant Ingmar Bergman. Il s'agit d'un long monologue (souvent intérieur) d'un personnage d'actrice (ou pas) se triturant la cervelle et l'âme, elle est proche de la folie. Le texte n'est pas ce que Bergman a fait de plus pertinent et littéraire, mais il est porté par une Sophie Marceau convaincue et mise à nue car elle tient tout le récit sur ses épaules. En effet, elle est seule en scène dans une grande maison sans mobilier, avec le papier-peint de décollant et surtout sans alter-ego pour converser, ce sont des fantômes. Le travail de mise en scène est réellement intéressant avec des cadrages stricts ou des plan-séquences scrutant l'actrice mais aussi des passages de pur imaginaire comme des projections mentales.