Dans ce tableau de la veulerie quotidienne, Lefranc a bien choisi ses pinceaux. En premier chef l'hénaurrrrme Jouvet, qui nous régale de ses cinglantes sentences à destination de tous les cloportes qui l'entourent, singulièrement dans cette enquête sur un suicide.
Il reprend son imper à peine plus éliminé de l'inspecteur qu'il avait remarquablement incarné dans "Quai des Orfèvres" (1947), pour ce prétexte à polar, qui sera, si je ne m'abuse, sa dernière apparition à l'écran. Le géant mourra peu de temps après, presque sur scène.
Pourquoi prétexte me direz vous ?
Et bien l'enquête ne sert guère qu'à mettre en exergue la médiocrité de toute une infra humanité qui se débat dans sa mesquinerie. Le personnage du père, interprété parfaitement par Georges Chamarat est emblématique de cette veulerie des individus qui entourent les jeunes suicidés. Ces derniers ne sont d'ailleurs pas exempts de stupidité, puisqu'ils se tuent, si l'on peut dire, par erreur, pensant que les flics qu'ils aperçoivent viennent les appréhender, alors que ce ne sont que de braves hirondelles en tournée.
La construction chronologique inversée du film, bien que déjà vue précédemment, est assez maligne, car elle nous permet d'accompagner l'inspecteur dans ses investigations.
Lefranc livre ici un film très pessimiste et noir, où la misanthropie foncière fait équipage avec le nihilisme.
A voir.

Créée

le 21 sept. 2019

Critique lue 374 fois

4 j'aime

1 commentaire

Critique lue 374 fois

4
1

D'autres avis sur Une histoire d'amour

Une histoire d'amour
Boubakar
7

Pour l'éternité

Un couple est retrouvé sans vie dans un terrain vague, main dans la main. Un inspecteur, joué par Louis Jouvet, va interroger les familles pour comprendre ce qui a pu se passer. Vendu en gros sur...

le 29 juil. 2022

4 j'aime

Une histoire d'amour
Philippvon_Stengel
7

L'enfer c'est les autres

Dans ce tableau de la veulerie quotidienne, Lefranc a bien choisi ses pinceaux. En premier chef l'hénaurrrrme Jouvet, qui nous régale de ses cinglantes sentences à destination de tous les cloportes...

le 21 sept. 2019

4 j'aime

1

Une histoire d'amour
Fatpooper
7

Les bourreaux des coeurs

Haaa ! Dans ce film j'ai pu retrouver le Jouvet rencontré sur "Quai des orfèvres", c'est-à-dire un flic qui asticote longuement d'un air sournois. Quel plaisir! Ca n'est quand même pas une...

le 24 janv. 2013

3 j'aime

Du même critique

La Fille aux yeux d'or
Philippvon_Stengel
1

Snob flatulence

L'onanisme cinématographique ne date, hélas, pas d'hier. On trouve dans cette longue logorrhée un exemple de choix. Outre la réalisation pompeuse, le jeu des acteurs est totalement au diapason de...

le 18 avr. 2020

4 j'aime

Les Espions
Philippvon_Stengel
5

L'amicale des ocarinistes de Bagnolet

Il serait facile de resservir le mot d'esprit d' Henri Jeanson (qui n'en manquait pas) au sujet de ce film :"Clouzot a fait Kafka dans sa culotte." En effet il y a du Kafkaïen dans cette histoire un...

le 12 sept. 2019

4 j'aime