"On ne fait pas d'Hamlet sans casser d'œufs" (JLT)

1er des 2 films réalisés par JL Trintignant, dont j'avais juste entendu parler et qui semble-t-il avait fait un four à sa sortie.

Autant le dire tout de suite, c'est un ovni dans le décor cinématographique de l'époque (70's) comme aujourd'hui. On dirait un chapeau melon (à la française) vu du coté des "méchants".

Les cinq premières minutes déjà nous mettent dans l'ambiance et cela ne fait que débuter. Ca part très vite dans le Jean-Louispythonesque, si je puis dire. :-)

Trintignant co-scénariste du film avec Vincenzo Labella (plutôt connu pour ses fresques historiques et religieuses) ne fait aucune concession à rien, même aux rares dialogues pour se concentrer sur l'image (c'est très bien filmé), le rythme et le son. Le même sujet dans les mains d'un autre aurait pu tourner au tragique ou au cartoon voire au grotesque ou au nanard.

Pour celles et ceux qui en doutaient encore, Jacques Dufilho est un comédien exceptionnel et nous le démontre pleinement dans cet exercice de style. En sérial killer occasionnel mue par le destin, il est grandiose de retenue et de détermination. Il a eu un César (mérité) pour le Crabe-T comme il aurait déjà pu en avoir un pour ce rôle.

Les seconds rôles sont pas mal aussi.

Exercice de style à la fois sobre et jouissif, sage et irrévérencieux, je ne peux que conseiller de découvrir et déguster cette rare contribution du grand JLT à la réa qui n'a pas eu sa chance dans la france pompidouienne post-68.

Trop décalé sans doute et trop inattendu de la part de son créateur. Je suis sur que Dupontel a du voir et aimer ce film.