McClane est de retour aux affaires, et il est toujours au plus bas.
On va bien se marrer.
Voilà l’exposition de Die Hard with a vengeance : sans ambages, sans fioritures, sur les chapeaux de roue, Mc Tiernan reprend la baraque en main en commençant par faire sauter sans sommation un étage entier sur une rue bondée de New York.
Puisqu’il s’agit de s’amuser, faisons-le jusqu’au bout : cette gueule de bois va s’avérer des plus ludiques pour le flic au marcel sanguinolent. Moins de face à face, mais une course folle. Fini le huis clos dans un bâtiment-monde du premier opus, la ville entière devient une aire de jeux explosive, et Mc Tiernan s’éclate à déployer dans toutes les directions sa gestion au cordeau de l’espace : Central Park, le métro, le bateau, le taxi, l’hélico, les camions benne : tous les moyens de transports sont convoqués pour tisser un réseau où les marionnettes répondent aux injonctions sadiques d’un puppet master aux motivations troubles. Car tout est jeu : les explosions, le duo imparable formé avec Samuel L Jackson en obsédé racial, la figure du flic badass comme celle du méchant germanique, et les différentes missions comme autant de tours de passe-passe. Ecrans de fumée, dés pipés : la machine rutilante ne se contente pas de rouler des mécaniques, elle se fout de notre gueule. Et là où tant de films tentent péniblement de rejouer cette carte du twist (des abominables Insaisissables au dernier Die Hard en date, justement…), ici, tout fonctionne. Entre Bruce Willis, Samuel L Jackson et Jeremy Irons, c’est le concours du charisme, du je m’en foutisme au militant intègre, en passant par le raffinement machiavélique. Tous les autres sont relégués à des rôle de potiches dont on se fiche éperdument : les boss de la police, le FBI ne sont que des fantoches qui eux aussi courent là où on lance l’os.
Et c’est finalement là le secret d’un blockbuster réussi. Sa maitrise visuelle, certes, mais surtout, le degré avec lequel il assume de jouer cartes sur table. Point de famille, nul ancrage émotionnel, à un coup de téléphone avorté près à son ex : Mc Lane est l’incarnation du personnage rivé à son genre, sans implication d’un pathos hors de propos, cette mélasse qui englue la quasi-totalité des grosses machines hollywoodiennes depuis des décennies.
Back to basics : le modèle du genre est là, camarades, prenez-en de la graine.