On est en 1938, Rome. L'Italie est fasciste, Mussolini à sa tête. Et Hitler vient voir Benito. Mais ce n'est pas le sujet. Enfin, pas vraiment. C'est le contexte. Ca n'est pas anodin, mais ce n'est pas l'histoire qui va nous être racontée.
L'histoire, c'est celle de deux solitudes qui se rencontrent. Une femme au foyer, soumise à son mari, et laissée seule pendant que la famille, comme tout Rome ou presque, va voir Adolf parader. Et, dans le même conglomérat d'immeuble, un homme solitaire. On comprend vite ce qu'il est (homosexuel), mais pas forcément la femme au foyer.
Ettore Scola va nous raconter deux solitudes qui se rencontrent, qui laissent naître des sentiments plutôt impossibles à assouvir. Mais, évidemment, ce n'est pas une comédie romantique, c'est une histoire d'espoir. Une histoire d'émancipation possible. Difficile, mais possible.
On veut dire que Scola dénonce aussi en creux le fascisme qui rend les homosexuels honteux et coupables et les femmes soumises. Mais, je ne suis pas sûr que dans les autres sociétés européennes de l'époque (excepté certains milieux de centres très urbanisés, peut-être ?), la situation ne soit plus facile. Certes, le fascisme fait de tout cela des valeurs : la femme au service de la famille, la famille au service de la nation, la nation derrière un seul homme. Mais tout mettre sur le dos du fascisme serait un biais.
Pour autant, ce film, qui est monté comme un tragédie (unité de lieu, le conglomérat, unité de temps, la journée particulière, unité d'action, la rencontre et la séparation de deux êtres), cherche quand même à nous montrer de l'espoir Car la solitude n'est jamais une fatalité.