Sublime Sophia Loren utilisée ici à contre-emploi, star sensuelle de l’Italie glamour, joue une femme prématurément vieillie, victime à sa manière de l’idéologie extrémiste jusque à cette rencontre avec Gabriel qui lui offrira l'opportunité de révéler enfin sa fatigue pour cette oppression continue...
Marcello Mastroianni, s'écarte de la même manière de ses rôles habituels d'homme à femmes et incarne un personnage élégant, fragile et possédant une grande sensibilité.
Les deux protagonistes vont enfin s'exprimer librement lors de cette journée volée, sur leurs conditions de vies bien évidement mais également sur l'aspect politique qui s'immisce de manière constante dans les échanges. La radio de la concierge chante ses hymnes et marches militaires fascistes et qui, parvenant à leurs oreilles, brisent pensées et espoirs. Mais l'espoir n'est qu'illusion en cette période sombre... Durant ce moment partagé lors de cette journée si particulière, ils s'évaderont à leur manière oubliant les peurs pour se consacrer au moment présent.
A l'issue de cette parenthèse, Gabriel sera arrêté, alors qu'Antonietta retrouvera ses devoirs conjugaux.
Le cinéaste communique aux spectateurs le sentiment que tout est prison, le pays, le quartier, les murs... et signe là son un grand message sur la représentation du mal dans toute sa splendeur.
Une œuvre puissante et riche...