Une manche et la belle par paul_labrador
D'un polar de dernière zone signé Peter Cheyney, où tous les rebondissements sont prévisibles des siècles à l'avance, Verneuil essaye de tirer un film noir regardable. Il y arrive de justesse, grâce au décor de la villa, superbement photographiée par Christian Matras, un as, et grâce à la présence de Mylène Demongeot, qui s'est fait une spécialité de donner au stéréotype de la garce toute la fraîcheur des ingénues. Le reste est très hasardeux : Henri Vidal, bourrin pas possible; Isa Miranda, sacrifiée, et mal doublée — mais là, aussi, une belle idée de mise en scène : lorsque toute de blanc vêtue, elle apparait telle un fantôme dans la nuit, prête au sacrifice et se laisse tomber sur le bitume, offerte à son bourreau, devenu à son tour le fantôme de lui même.