Ozon, je l'aime de plus en plus, ce mec ! Dans ce film Il se moque de la bienpensance et de la "normalité". Savoureux mélange des genres, cette ode à la différence est une merveille de tact, mais pour la comprendre c'est bien dans la peau d'Anaïs Demoustier qu'il faut entrer, là où Virginia réveille son fantasme., celui de la fascination pour le monde des travestis. Une fascination que je soupçonne Ozon de partager, il n'est que voir pour s'en convaincre la scène de cabaret sur la chanson de Nicole Croisille qui est d'une beauté à couper le souffle. "J'aime tellement les femmes que je voudrais en être une" dira Virginia… ce n'est qu'une des motivations du travestissement, il y en a d'autres, (on n'enferme pas une attitude dans un stéréotype) mais c'est celle-ci qui intéressait Ozon. Ozon aussi aime les femmes, et j'aime les hommes qui aiment les femmes qui cherchent à les comprendre sans s'enfermer dans des vérités de comptoir ou dans des slogans à la mode. Ce film qui n'est pas fait pour plaire à tout le monde est une réussite majeure.