Traitement habile et nuancé sur la confusion des genres

Beaucoup de réalisateurs se sont attaqués à la confusion des genres dans des registres différents (la comédie,le drame entre autres) avec plus ou moins de réussite.De La Cage aux folles,en passant par Tomboy, ces films ont crée beaucoup de polémiques et fait couler beaucoup d'encre. En substance, j'estime que le sujet doit se prêter à tolérance, compréhension et ouverture d'esprit. Dans une Nouvelle amie, François Ozon a choisi ,tout en ne reniant pas son univers ambigu, d'expliquer la volonté d'un homme d'assumer son envie physique et vestimentaire d'être une femme. C'est une position courageuse et casse-gueule mais il y parvient avec brio. Romain Duris, en ne singeant pas David,cet homme confus dans son identité sexuelle, livre une de ses meilleures performances dramatiques d'acteur et on se demande bien quel autre interprète aurait pu incarner avec une telle justesse ce parcours de vie atypique.
Vient ensuite, la relation que Laura entretient avec David. Trés complexe à la base, elle est aussi la clef de voûte du film. Pour ne rien révéler, je dirais que la volonté de s'assumer de cet homme troublé va provoquer l'évidente prise de conscience de cette femme dont "l'égarement" psychologique n'est pas récent. Voir ces deux êtres s'épauler, s'affronter, se repousser est comme une danse à plusieurs mouvements.Sans tomber dans la caricature,le pathos, François Ozon maintient un tempo dramatique extraordinaire jusqu'au dénouement salutaire. Entre rires de défense et vraies larmes, le spectateur est aussi dans un oscillement perpétuel et doit se confronter à cette instabilité pour s'approprier le film.
Je conseillerais donc Une nouvelle amie aux personnes d'une grande ouverture d'esprit, prêtes à se coltiner de plein fouet avec la confusion des genres et à ne pas d'émettre de jugements impulsifs ou définitifs pour quitter la salle au bout de dix minutes. Est ce votre cas? ;-)
Specliseur
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le 12 nov. 2014

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