Voilà typiquement le genre de projet qui, avec un soupçon de sensibilité et d'amour, pourrait nous faire vibrer.
Une jolie histoire de famille, de choix de carrière, de pardon et de rédemption avec du Base-Ball pour les américains que nous sommes... C'est du tout cuit !
Mais Robert Lorenz va apprendre à ses dépens qu'un cinéaste, c'est pas du luxe. Il filme son scénario embarrassant, d'effets d'annonces transparents en paiements caricaturaux, sans aucune distance. Là où un expert chevronné aurait fait preuve de retenue, de petites touches, il éclabousse tel un bovin dansant le menuet.
Comme Clint qui passe 40% du métrage à casser divers objets, tables, voitures, bouteilles de bières... Ou cette scène de révélation finale où le batteur débile passe de 100% de réussite à 0 pointé, juste parce que c'était le moment...
Robert souffrait-il d'excès de confiance ? N'y avait-il personne pour lui dire sur le tournage que ça marche pas, son affaire ? Ou au contraire, se contentait-il de trop peu ?
Car malgré tout, je suis au regret de signaler que la sauce prend très souvent, grâce soit rendue aux acteurs qui trouvent les uns avec les autres l'alchimie que cette mise-en-scène étouffante interdisait. Et le cœur du film, éternelle interrogation américaine sur la nécessité illusoire de choisir entre travail et famille, s'en trouve bonifié.
C'est clairement insuffisant, mais je vais faire comme Robert, je vais m'en contenter.