Ayant passé la majeur partie de sa filmographie de cinéaste à jouer avec sa propre image, Clint Eastwood avait profité de son superbe "Gran Torino" pour mettre un terme à sa carrière de comédien, bouclant ainsi la boucle dans un ultime pied de nez à ses détracteurs qui ne voyaient en lui qu'un cowboy ou un flic réac. Il est donc regrettable de le voir tuer dans l'oeuf un choix aussi pertinent pour les besoins d'un film aussi mineur.
Produit par Eastwood lui-même via sa société Malpaso, "Une nouvelle chance" aurait sûrement fait son petit effet au milieu des années 90, pouvant même prétendre rafler une ou deux statuettes. Le problème, c'est que nous sommes désormais au vingt et unième siècle et que nous avons vu ce genre de production une bonne centaine de fois.
Certainement calibré pour être vendu aux compagnies aériennes, "Une nouvelle chance" fait cependant le boulot, déroulant une intrigue balisée avec une certaine efficacité, le spectateur regardant tout cela d'un oeil certes endormi mais tout de même bienveillant, grâce notamment à un casting impeccable d'où surnage néanmoins la choupinette Amy Adams.
Pour le reste, tout est prévisible et rempli ras la gueule de bons sentiments et de lieux communs, Clint Eastwood nous fait à nouveau son numéro de vieux grincheux mono-expressif, la mise en scène est en pilotage automatique et j'aurais sans aucun doute tout oublié demain matin. Mais pendant un peu moins de deux heures, "Une nouvelle chance" se laisse tranquillement regarder.